LA FRANCE PITTORESQUE
Journée des Farines
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Publié le mercredi 14 avril 2010, par Redaction
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Peu de jours après la mort du chevalier d’Aumale, tué dans une attaque infructueuse contre Saint-Denis, Henri IV essaya de surprendre la capitale. Dans la nuit du 20 janvier 1591, de Vic, à la tête de quatre-vingts soldats déguisés en paysans, conduisant chacun un mulet chargé de farine, se présenta à la porte Saint-Honoré en demandant qu’elle lui fût ouverte. Il espérait s’en saisir et s’y maintenir jusqu’à l’arrivée du roi, qui avait échelonné une partie de ses troupes à une courte distance.

Malheureusement les ligueurs avaient été avertis, et lorsqu’à trois heures après minuit les royalistes se présentèrent à la porte Saint-Honoré, on leur répondit que, d’après un nouvel ordre, des barques étaient préparées pour embarquer les farines à Chaillot, et qu’ils devaient gagner le bord de la rivière. Les assiégés comptaient, à l’aide de ce contretemps, faire une sortie et attaquer le roi. Mais de Vic, qui commandait le convoi, s’étant aperçu que l’on sonnait le tocsin dans plusieurs quartiers de Paris, et ayant entendu des bruits inaccoutumés, en donna aussitôt avis à Henri IV, qui fit battre en retraite.

« Voilà, dit Palma Gayet, ce qui se passa en cette entreprise, en laquelle les Parisiens n’ayans receus qu’un alarme, ne laissèrent d’en faire chanter le Te Deum, et ordonnèrent qu’à perpétuité, en un tel jour, ils en feraient une feste qui s’appellerait la journée des Farines. Ceste feste estoit la cinquième qu’ils inventoient, car ils en avoient fait auparavant quatre autres, savoir : la journée des Barricades, la journée du Pain ou la Paix, de la Levée du siège et de l’Escalade. Toutes ces festes furent depuis abolies à la réduction de Paris ».

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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