LA FRANCE PITTORESQUE
Guerre des Amoureux (La)
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Publié le mardi 13 avril 2010, par Redaction
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La paix signée à Bergerac, le 17 septembre 1577, entre les catholiques et les huguenots, venait à peine de mettre fin à la sixième guerre civile, que déjà les deux partis s’apprêtaient à reprendre les armes. Henri de Bourbon, roi de Navarre, et sa femme, la célèbre Marguerite de Valois, faisaient leur séjour à Nérac, où, dit cette dernière dans ses Mémoires : « La cour étoit si belle et si plaisante, que nous n’enviions point celle de France, moi y étant avec bon nombre de dames et filles, et le roi mon mari étant suivi d’une belle troupe de seigneurs et de gentilshommes aussi honnêtes gens que les plus galans que j’ai veu à la cour, et n’y avoit rien à regretter en eux, sinon qu’ils étoient huguenots. »

Cette cour dont Marguerite fait un si bel éloge, se composait de jeunes seigneurs frivoles, sans conscience, sans moeurs, et que leurs continuelles galanteries avaient fait surnommer les Amoureux. Pauvres pour la plupart, et ne vivant que de pillage, ils réussirent, en 1580, à faire recommencer la guerre que le traité de Fleix termina le 26 novembre de la même année.

Dans cette guerre, à laquelle ils donnèrent leur nom, on ne songea qu’à piller et à dévaster les châteaux et les églises. Les catholiques eurent partout l’avantage. Le seul succès des huguenots fut la prise de Cahors. Six jours entiers on se battit dans les rues de cette ville. En vain les troupes protestantes, mourant de fatigue, de faim et de soif, supplièrent-elles plusieurs fois le roi de Navarre de faire sonner la retraite ; Henri, dont les pieds étaient déchirés et pleins de sang, dont la cuirasse et le casque étaient percés d’arquebusades, refusa opiniâtrement de céder. Une fois la victoire décidée, les massacres et les pillages commencèrent, « et l’on ne s’y épargna pas » dit Sully, qui pour sa part trouva une petite cassette en fer renfermant quatre mille écus d’or.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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