LA FRANCE PITTORESQUE
Gauthiers
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Publié le mardi 13 avril 2010, par Redaction
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Paysans armés qui, de 1587 à 1589, se soulevèrent dans le Perche et dans presque toute la Basse-Normandie pour défendre leurs propriétés et leur liberté contre les gens de guerre. « Ces troupes de paysans , dit de Thou dans son Histoire universelle, étaient ainsi nommés de La Chapelle-Gauthier (village du Perche). Ils avaient commencé à prendre les armes pour se défendre contre les entreprises des troupes qui couraient la province. D’abord ils n’avaient exercé aucune violence ; ensuite, leur nombre s’étant accru, ils en vinrent à attaquer des partis qui allaient au pillage, et firent une cruelle boucherie de ces coureurs chaque fois qu’ils pouvaient les saisir.

Discussion animée entre des paysans. Peinture de Wille

Discussion animée entre des paysans. Peinture de Wille

« L’exemple devint bientôt contagieux et l’insurrection se répandit dans la plus grande partie de la province. Au son du tocsin, on voyait tous les gens de la campagne abandonner leur travail, courir aux armes, et se rendre au lieu qui leur était marqué par des capitaines établis dans chaque village. Quelquefois ils se trouvaient au nombre de plus de seize mille. A leur tête était tout ce qu’il y avait d’esprits brouillons en Normandie : le comte de Brissac, récemment chassé d’Angers, de Mony de Pierrecour, de Longchamp, le baron d’Echauffour, le baron de Tubœuf, de Roquenval, de Beaulieu, et plusieurs autres gentilshommes partisans de la Ligue et qui assemblaient des troupes pour le parti, autour de l’Aigle et d’Argentan. »

Ce fut aux environs de cette dernière ville que les Gauthiers furent détruits, le 22 avril 1589. Étant accourus au secours de Falaise, assiégée par les troupes du roi, ils se virent attaqués dans trois villages où ils s’étaient fortifiés par le duc de Montpensier et ses lieutenants. Mal armés pour la plupart, écrasés par l’artillerie ennemie, à laquelle ils n’avaient pas à opposer une seule pièce de canon, ils essuyèrent une défaite complète malgré leur vigoureuse résistance. Plus de trois mille restèrent sur la place. Des douze cents qui se rendirent à discrétion, quatre cents furent condamnés aux travaux publics ; on relâcha les autres après leur avoir fait jurer de ne plus reprendre les armes.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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