LA FRANCE PITTORESQUE
Histoire de France : année 1519
(Règne de François Ier depuis le 1er janvier 1515)
Publié le vendredi 9 avril 2010, par Redaction
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Mort de l’empereur Maximilien. Jules II disait que les cardinaux et les électeurs s’étaient trompés dans leur choix ; que la papauté aurait dû être déférée à Maximilien par les cardinaux, et l’empire à Jules par les électeurs.

L’ambition de se faire nommer empereur séduisit François Ier comme le rapprochant davantage encore de Charlemagne, auquel tous ses courtisans le comparaient. Maximilien était mort le 11 janvier 1519 sans avoir pu réussir à faire nommer roi des Romains son petit-fils Charles d’Autriche. Les Allemands, jaloux des libertés de leur pays, voyaient avec inquiétude que depuis quatre-vingts ans la couronne impériale avait été portée par des ducs d’Autriche, et s’ils faisaient encore une fois choix d’un prince autrichien, ils craignaient que l’empire ne devînt héréditaire dans cette maison.

Mais lorsqu’ils apprirent que le roi François s’annonçait de son côté comme candidat pour la même dignité, ils reconnurent aisément qu’ils ne pouvaient l’élire sans renoncer à toute espérance de préserver ces mêmes libertés, car le jeune homme qui voulait être leur empereur avait mis sa gloire à ne respecter aucune liberté, ni en France, ni en Italie. Bien plus, sa recherche d’une couronne nouvelle indiquait qu’il ne tenait aucun compte, ni des désirs, ni des intérêts du peuple dont il était le chef. Aucune ambition, en effet, ne pouvait être plus funeste à la France. Si son roi avait été élu elle aurait dû dès lors sacrifier son sang et ses richesses à la défense du levant de l’Europe, et se résigner à ce que son roi allât s’établir au centre de son nouvel empire.

François Ier, lorsqu’il s’offrit pour candidat à l’empire, se recommanda aux électeurs en leur rappelant la mémoire de Charlemagne, dont il promettait de faire revivre la gloire ; en insistant sur ses droits de membre de l’empire comme roi d’Arles et duc de Milan ; enfin, en promettant qu’il ferait concourir toutes les forces de la France et de l’Italie pour seconder l’Allemagne et faire la guerre à l’Empire d’Orient. Mais en même temps il travaillait ouvertement à corrompre les électeurs à prix d’argent ; il mettait une sorte de pompe à faire suivre ses ambassadeurs par des mulets chargés d’espèces monnayées. Avec aussi peu de pudeur, ceux-ci invitaient les princes allemands à des banquets continuels, d’où les convives sortaient toujours ivres.

D’autre part, Charles d’Autriche, âgé seulement alors de dix-neuf ans, n’avait encore donné aucun indice des grands talents qu’il développa plus tard : on savait seulement que depuis deux ans il était en Espagne en butte aux révoltes de presque tous ses sujets, et l’on commençait à répandre qu’il était atteint de la même infirmité que sa mère Jeanne la Folle. Ce fut lui cependant qui fut élu le 5 juillet 1519 ; il était le cinquième des Charles qui avaient porté la couronne impériale, et il fut dès lors désigné par le nom de Charles-Quint. Ce fut alors que les électeurs introduisirent la capitulation suivant laquelle l’empereur élu se soumet aux conditions que l’Empire lui impose.

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