LA FRANCE PITTORESQUE
15 janvier 1555 : avènement de Mahomet III, treizième sultan ottoman
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Publié le samedi 21 novembre 2009, par LA RÉDACTION
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« L’avènement de Mahomet III, comme celui de son père (Amuratli III), eut lieu sous les auspices du crime ; mais les victimes furent plus nombreuses : dix odalisques enceintes d’Amurath furent jetées à la mer, et dix-neuf frères du nouveau sultan étranglés en sa présence. Un de ces jeunes princes, nommé Mustapha, se faisait remarquer par d’heureuses qualités et des talents agréables ; il composait, dit-on, des vers arabes.

Après ce sanglant prélude, Mahomet remit les rênes de l’empire entre, les mains de la sultane Validé, qui avait pris un tel ascendant sur lui qu’il ne faisait rien sans la consulter. Cette soumission, qui alla toujours croissant, est d’autant plus étonnante que Mahomet, dans sa jeunesse, avait nourri le projet d’attenter à la vie de sa mère, et qu’on avait été forcé de le garder à vue pour l’empêcher de mettre ce projet à exécution ; voici quel avait été le motif de sa haine. Il n’avait pas plus de quinze ans, lorsqu’un jour il se présente à la porte de l’appartement où étaient les esclaves de la sultane, et veut y pénétrer de force pour s’emparer d’une jeune Cypriote dont il était amoureux. L’eunuque qui gardait l’entrée de cet appartement essaie de s’opposer à l’entreprise du prince ; celui-ci le poignarde, et consomme l’enlèvement. Informée de cette double violence, la sultane né trouve pas de meilleur moyen de punir son fils que de faire noyer la malheureuse esclave qui avait enflammé ses désirs. Ce fut alors que Mahomet furieux jura de se venger de sa mère, et fit plusieurs tentatives qui obligèrent Amurath à le placer sous la surveillance spéciale de ses gardes. »

Un règne cruel peut être un règne faible ; celui de Mahomet le prouva après tant d’autres, (voy. 22 décembre 1603.)

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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