LA FRANCE PITTORESQUE
VIIIe et IXe siècles
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Publié le jeudi 8 avril 2010, par Redaction
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Points de repère de l’Histoire de France : VIIIe et IXe siècles. Précis chronologique abrégé consignant les événements marquants et faits historiques notoires des VIIIe et IXe siècles. Toutes les dates principales nécessaires à une bonne compréhension de l’Histoire.

768-771
Règne de Carloman sur Austrasie, Bourgogne et Provence. Il meurt en 771, ne laissant que deux enfants en bas âge. Charles usurpe sa succession, au détriment de ses neveux, qui vont se réfugier auprès de Didier, roi des Lombards.

771
Charles (futur Charlemagne) devient seul roi de tous les Etats sur lesquels avait régné Pépin le Bref. Son long règne est un des plus remplis et des plus glorieux de l’Histoire.

772-805
Guerre contre les Saxons (en trois périodes) : 772-776, prise de la ville saxonne d’Ehresburg, et destruction du temple et de l’idole d’Irmensul, divinité des Saxons. — 777-785 : Les Saxons, en apprenant que Charles vient de subir un grave revers à Roncevaux, violent la trêve qu’ils avaient conclue avec lui à Paderborn et qui avait mis un terme à la première période d’hostilités ; ils envahissent le royaume franc et y commettent de grands ravages. Charles revient d’Espagne à marches forcées et inflige aux Saxons une sanglante défaite à la suite de laquelle il fait décapiter 4500 des leurs, prisonniers. Cela détermine Witikind, leur roi, à se soumettre et à venir à Attigny, où réside Charles, demander le baptême.

793-805
Après quelques années de tranquillité relative, les Saxons recommencent la guerre. Pour en finir avec eux, Charles fait enlever 10 500 de leurs familles qu’il dissémine en leur accordant des terres dans le Centre et le Midi de la France.

774
Guerre contre les Lombards. — Didier, leur roi, avait recueilli les neveux de Charles, et avec eux, un certain nombre de Francs ennemis du nouveau règne. De plus, il ne cessait d’inquiéter le Saint-Siège. Charles franchit les Alpes, s’empare de Pavie, fait prisonnier Didier qu’il envoie finir ses jours dans un cloître à Corbie, et se proclame lui-même roi des Lombards, à Monza, près de Milan.

778
Guerre contre les Arabes d’Espagne, entreprise contre le calife de Cordoue, tant sur la sollicitation de quelques émirs du Nord qui avaient à se plaindre de lui, que dans le but d’améliorer la condition des chrétiens d’Espagne, et de reculer le plus loin possible des Pyrénées, les foyers possibles d’invasions sarrasines en France. Charles porta victorieusement ses armes jusqu’à l’Ebre. — Mais la fin de l’expédition ne fut pas heureuse. Au cours de la retraite qui la cou-ronna, son arrière-garde tomba dans une embuscade, à Roncevaux où périt Roland, neveu de Charles. (C’est en apprenant ce revers que les Saxons s’étaient révoltés.)

787
Guerre contre les Bavarois aidés par le duc de Bénévent. Pour prévenir leurs attaques, Charles marcha contre eux ; le duc de Bénévent fut tué. Le duc de Bavière, condamné à mort par les chefs francs, obtint de Charles la vie sauve, mais fut enfermé pour le reste de ses jours à l’abbaye de Jumièges. Charles annexa la Bavière à ses Etats.

788-796
Cette période fut occupée par une guerre dirigée par Pépin, fils de Charles, contre les Avars, descendants des Huns, pour mettre un terme à leurs incursions sur les territoires de la monarchie. Elle fut couronnée du succès que Charles en espérait et rapporta à ses troupes un immense butin.
800 Charles est proclamé empereur d’Occident, à Rome, par le pape Léon III, le jour de Noël. A cette occasion, le pape lui met sur la tête la couronne des empereurs romains. Le peuple assemblé ratifie par ses acclamations l’acte du souverain pontife.

800
Charles est proclamé empereur d’Occident, à Rome, par le pape Léon III, le jour de Noël. A cette occasion, le pape lui met sur la tête la couronne des empereurs romains. Le peuple assemblé ratifie par ses acclamations l’acte du souverain pontife. — Première apparition des Normands (pirates scandinaves) sur les côtes de France.

814
Mort de Charles, que la postérité a appelé Charlemagne (Charles le Grand).

768-814
Le long règne de Charlemagne est aussi glorieux par les institutions qu’il donna à la France que par les guerres dans lesquelles il triompha. Il s’efforça de civiliser les peuples soumis par ses armes. Dans ses Etats, il introduisit, ou selon le cas, développa l’instruction du peuple, il institua des magistrats qui rendaient la justice à demeure, et d’autres qui pour la rendre faisaient de véritables tournées d’inspection : les missi dominici contrôlaient en même temps les actes des fonctionnaires dont les uns étaient nommés par le pouvoir, les autres à l’élection.
Deux fois par an, le roi réunissait dans une assemblée les chefs et les évêques (en automne) et des représentants de toutes les classes de la société (en mai), afin de prendre l’avis des premiers sur les choses du gouvernement, et de permettre aux seconds de délibérer utilement sur leurs intérêts.
Les Capitulaires sont un recueil de décrets par lesquels Charles réglementait l’administration de la justice et les choses de la guerre.
La grande puissance de Charles incitait tous les autres souverains à rechercher son amitié. C’est ainsi qu’il reçut une ambassade chargée par le calife d’Orient, Haroun-al-Raschid de lui remettre de riches présents et de solliciter son alliance. Le commerce sous ce règne fut florissant, et d’excellentes mesures de police assuraient la tranquillité intérieure de l’Etat.
L’immense Empire carolingien s’étendait entre la mer Baltique, l’Eider, la mer du Nord, l’Océan Atlan-tique, l’Ebre, la Méditerranée, la Pescara et le Garigliano, l’Adriatique, la Bosna, la Save, la Theiss et l’Oder. La capitale était Aix-la-Chapelle, où se voit encore le tombeau du grand empereur.
Partage de l’Empire. — Charlemagne avait fait des rois de ses trois fils, en leur donnant à chacun une partie de son empire. Pépin avait reçu l’Italie et Charles l’Allemagne ; Louis, l’Aquitaine. Pépin mourut avant l’empereur et son royaume échut à son fils Bernard ; Charles étant mort aussi avant son père eut pour héritier Louis (le Débonnaire).

814
Avènement de Louis Ier le Débonnaire. — Ce prince régnait déjà sur les Aquitains et les Allemands, lorsque lui échut l’immense empire de Charlemagne.

817
Trouvant trop lourd pour un seul le gouverne-ment de tant de peuples différents, Louis procéda à un partage de ses territoires entre ses trois fils : Lothaire, Pépin et Louis. Lothaire était associé à l’Empire, à Pépin échut l’Aquitaine, à Louis la Bavière (ce fut Louis le Germanique). Ces deux derniers ne pouvaient entreprendre de guerre, ni conclure de traité, sans l’autorisation de Lothaire. Bernard, leur cousin, fut confirmé dans sa possession de l’Italie, que d’ailleurs Charlemagne lui avait reconnue à la mort de son père ; cependant il se crut lésé par ces dispositions ; il se révolta contre son oncle, entre les mains duquel il tomba par trahison et qui, pour le punir, lui fit crever les yeux, ce dont il mourut. Louis crut expier ce crime en en faisant pénitence publiquement, à Attigny.

829-830
De sa seconde femme appelée Judith de Bavière, épousée en 819, Louis eut un fils, Charles (qui plus tard fut surnommé le Chauve), auquel il voulut assurer aussi un royaume, et dans ce but il prétendit remanier le partage fait en 817. Les trois premiers fils, nés d’Ermengarde, la première femme, protestèrent les armes à la main contre cette décision. Vainqueurs de leur père, ils le déposèrent. Cependant cette déposition ne fut pas sanctionnée par l’assemblée des Grands, à Nimègue, et d’ailleurs les trois révoltés étant entrés en composition, Louis reprit possession de son trône.

833-834
Ces événements n’avaient pas fait renoncer Louis à l’idée d’un nouveau partage. A peine rétabli sur le trône, il chercha à déposséder son fils Pépin de l’Aquitaine pour la donner à Charles, fils de Judith. Lothaire et Louis le Germanique se jugeant menacés par les nouveaux projets de leur père prirent les armes contre lui et l’attaquèrent à Colmar. Abandonné par ses soldats, Louis le Débonnaire tomba aux mains des révoltés, qui le déposèrent de nouveau en lui infligeant, à Soissons, une sorte de dégradation publique. Cependant la masse de ses sujets lui était restée fidèle et n’apprit qu’avec indignation l’outrage qu’il venait de subir. Les évêques réunis à Thionville condamnèrent solennellement les actes de ses fils et le remirent en possession du trône.

838
Mort de Pépin, roi des Aquitains.

840
Louis le Germanique exigeant, contre les intentions de son père, une part de l’héritage de Pépin, Louis le Débonnaire marcha contre lui, mais la mort le surprit au cours de cette campagne.
Pendant ce règne, les Normands continuèrent leurs incursions armées en diverses parties du littoral de l’Empire. En 838, ils remontèrent la Loire et le Loiret et pillèrent la ville d’Orléans.

841
Louis le Débonnaire ayant de bonne heure associé à l’Empire son fils Lothaire, celui-ci entendit, après le décès du père, exercer l’autorité impériale et garder ses frères sous son contrôle. Ces derniers se révoltèrent contre ces prétentions et prirent les armes contre leur aîné (c’étaient Charles le Chauve et Louis le Germa-nique) ; ils le battirent à la bataille de Fontanet.

842
Cependant la défaite de Lothaire n’avait pas altéré son prestige, ni réduit sa puissance. En vue de la continuation de la lutte contre lui, Charles et Louis renouvelèrent leur alliance, à Strasbourg, par un acte rédigé en français et en allemand, appelé Serment de Strasbourg auquel participèrent leurs compagnons et qui est resté célèbre pour nous, parce que c’est le premier texte français que l’on possède, les actes publics et privés étant jusqu’alors exclusivement rédigés en latin.

843
L’attitude résolue de ses frères incita Lothaire à entrer en composition. Entre eux trois intervint le Traité de Verdun par lequel ils se partagèrent l’Empire. Charles le Chauve eut la Gaule comprise entre l’Océan, l’Escaut, la Meuse, la Saône et l’Ebre. Ce vaste territoire, d’un seul tenant, constitua le royaume de France ; on peut donc dire que Charles le Chauve a été le premier roi de France. Louis le Germanique conserva la Germanie ; Lothaire eut l’Italie et les territoires compris entre les deux autres royaumes (ce fut la Lotharingie, d’où est venu le nom de Lorraine) et conserva le titre d’empereur.

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