LA FRANCE PITTORESQUE
12 février 1778 : mort de Jean-Pierre-François Rippert de Monclar, magistrat français
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Publié le lundi 22 mars 2010, par LA RÉDACTION
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L’éloge de Monclar est renfermé dans une parole de l’illustre d’Aguesseau, qui se plaisait à le nommer l’Ami du bien. Procureur général au parlement d’Aix, « il se distingua, dit un biographe parmi les magistrats qui, dans le XVIIIe siècle, répandirent par leurs lumières et leur éloquence, sur les cours souveraines de province, un éclat jusque là réservé au seul parlement de Paris... » Les secours à dispenser aux véritables indigents, l’administration des maisons de dépôt, la police des collèges l’intérêt de l’argent, la marine, la maréchaussée, la liberté du commerce des grains, occupèrent successivement sa plume. »

Il servit avec zèle les intérêts de la France, lorsque Louis XV, en 1768, enleva à la cour de Rome Avignon et le comtat Venaissin ; il établit dans un écrit lumineux les droits de son souverain sur les provinces, où il avait été envoyé avec le commandant militaire de l’expédition. Il soutint de longues et courageuses luttes contre les envahissements et les prétentions du clergé. Il opposait ses réquisitoires aux brefs, du pape et aux mandements des évêques.

Mais sa principale gloire, celle qui lui donne le plus de droits à la reconnaissance de son pays, c’est d’avoir secondé, de toutes les forces de son talent et de son autorité, les généreux efforts de La Chalotais contre les Jésuites. Il n’embrassa pas. avec moins de chaleur la cause des Protestants. Dans un écrit publié en 17 55, il prouva, par l’Ecriture et la tradition, qu’en fait de croyance, la violence est tout-à-fait contraire à la religion, et demanda qu’on permît aux Protestants de se marier publiquement en France.

Il paraît que la force de son esprit l’avait abandonné sur la fin de ses jours. Son confesseur ayant, par l’ordre de l’évêque d’Apt, exigé à ses derniers moments qu’il rétractât ses écrits contre les usurpations ecclésiastiques, il se soumit à cet acte, dont on faisait pour lui la condition de sa félicité éternelle. Au reste, sa vie est assez honorable pour qu’on lui pardonne les faiblesses de sa mort.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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