LA FRANCE PITTORESQUE
7 février 1810 : convention de mariage entre Napoléon et Marie-Louise
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Publié le vendredi 26 février 2010, par LA RÉDACTION
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La grande affaire du divorce était terminée : la puissance civile et la puissance spirituelle avaient solennellement dégagé Napoléon d’un hymen qui avait fait son bonheur, mais qui laissait sa dynastie sans avenir. (voy. 16 décembre 1809.) On hésita longtemps sur le choix d’aine nouvelle épouse.

« On parla, mais peu sérieusement d’abord, d’une princesse de Saxe. La dignité d’empereur demandait un lien plus élevé. Le choix de Napoléon fut donc partagé entre deux princesses impériales, une grande-duchesse de Russie et une archiduchesse d’Autriche. L’empereur se décida pour la grande duchesse ; l’ambassadeur fut chargé de la demander, et la demande fut accueillie ; mais l’empereur Alexandre exigeait quelques mois de délai, à cause de la grande jeunesse de la princesse, et aussi pour avoir le temps de faire consentir à ce mariage l’impératrice mère. La religion, au changement de laquelle on ne consentait pas, était déjà un grand obstacle. Les choses en étaient là, quand, inquiète et jalouse de ce projet qu’elle soupçonna, la maison d’Autriche offrit sa fille, son enfant chérie ; telle fut l’expression. Les retards de la Russie, les difficultés pour la religion, que Napoléon aurait pu aplanir, en laissant dans son intérieur la liberté des cultes, lui firent saisir avec empressement l’offre de la cour de Vienne. C’est un grand tort dans les grandes affaires de ne pas admettre le temps dans ses moyens. Napoléon fut toujours pressé de jouir de ce qu’il désirait. Dans la même journée un conseil fut assemblé ; on y lut les dépêches du duc de Vicence ; les avis furent partagés ; mais Napoléon se décida pour l’Autriche. Le soir même l’arrangement fut conclu par le prince Eugène avec le prince de Schwarzenberg... Ainsi Marie-Louise fut offerte par son père et acceptée par la France, et le prince de Wagram, qui devait ce titre à la dernière humiliation de la cour de Vienne, demanda la main de l’archiduchesse. Il l’épousa solennellement au nom de l’empereur Napoléon, à Vienne, le 11 mars. Le 13, la nouvelle impératrice partit pour la France ; la cour se rendit le 20 à Compiègne, où tout fut préparé pour la réception de la princesse. Le 28, jour de son arrivée, Napoléon alla au-devant d’elle dans la forêt, monta dans sa voiture j et revint au palais de Compiègne avec sa nouvelle épouse. Le 30, toute la cour fut réunie à Saint-Cloud, où le mariage civil fut contracté le 1er avril. » (De Norvins.) Toutes les imaginations sont encore frappées des pompes extraordinaires déployées le lendemain, jour où le mariage se célébra spirituellement à Paris, dans une salle de la galerie du Louvre.

Cet acte politique divise la vie de Napoléon en deux périodes distinctes : dans l’une il n’a compté que des succès : dans l’autre il ne comptera que des revers.

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