LA FRANCE PITTORESQUE
5 février 1746 : mort de Michel Fourmont
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Publié le lundi 22 février 2010, par LA RÉDACTION
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Frère du célèbre Etienne Fourmont, Michel, qui, d’après le conseil d’un ami, avait été s’ensevelir dans un ermitage, en sortit au bout de huit ans, et vint régler à Paris ses affaires de famille : il s’arrangea avec ses sœurs pour le paiement de sa légitime ; quant à son frère, il ne lui demanda que des leçons de grec et de latin : à l’insu de son maître, et pour ainsi dire par-dessus le marché, il apprit l’hébreu et le syriaque.

Alors Michel Fourmont prit l’habit ecclésiastique, se logea au collège d’Harcourt, et eut des écoliers. Aux langues dont il possédait déjà l’intelligence, il joignit celle de l’éthiopien et du chinois : il aida son frère à déchiffrer des manuscrits dans ce dernier idiome. Nommé en 1720 professeur de syriaque au collège de France, attaché comme interprète à la bibliothèque du Roi, admis à l’Académie des inscriptions en 1724, quatre ans après, Michel Fourmont fut envoyé par Louis XV à Constantinople, dans la Grèce et dans l’Archipel, avec la mission de recueillir des inscriptions et des manuscrits ; il rapporta de ce voyage une moisson abondante et vraiment précieuse.

Né le 28 septembre 1690, il mourut, à l’âge de cinquante-six ans, d’une attaque d’apoplexie. Ses connaissances réelles ne l’ont pas mis à l’abri de l’inculpation de mauvaise foi, ni du reproche non moins grave d’un vandalisme qui prenait sa source dans l’esprit d’intolérance religieuse. On pourrait à cet égard le condamner sur sa propre déposition : il se vante dans ses lettres d’avoir ravagé cinq villes de la Grèce et détruit jusqu’à la pierre fondamentale du temple d’Apollon Amycléen ; mais peut- être exagérait-il le récit de ses ravages autant qu’il enflait quelquefois celui de ses découvertes.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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