LA FRANCE PITTORESQUE
4 février 1687 : mort du maréchal de Créqui,
duc de Lesdiguières
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Publié le vendredi 19 février 2010, par LA RÉDACTION
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Né en 1624, d’un père qui avait porté glorieusement le titre de maréchal (voy. 17 Mars 1638), Créqui l’obtint aussi, non à titre héréditaire, mais de son chef et comme récompense de services rendus. Promu en 1668 avec Bellefonds et d’Humières, en 1672 Louis XIV les nomma tous trois lieutenants-généraux à l’armée d’Allemagne, sous les ordres de Turenne : ils refusèrent et furent exilés. La jalousie que Turenne inspirait à Créqui éclata dans plusieurs occasions et se soutint jusqu’à la mort du grand homme. (voy. 27 juillet 1675.)

Alors Créqui se trouvait le plus ancien des maréchaux de France. Attaqué près de Consarbruck (11 août 1675), et n’ayant que cinq mille soldats pour faire tête à vingt-deux mille, il combattit avec l’intrépidité du désespoir. Le grand Condé dit à propos de cette journée funeste : « II ne manquait que cette disgrâce au maréchal de Créqui pour le rendre un des plus grands généraux de l’Europe. »

Les campagnes de 1677 et 1678 justifièrent en partie le mot du vainqueur de Rocroi. Dans la première, Créqui repoussa en Alsace le duc de Lorraine, Charles V, et s’empara de Fribourg ; dans la seconde, il défit et tailla en pièces les Impériaux, emporta le fort de Kehl, et se rendit maître de Lichtenberg. Les militaires citaient jadis ces deux campagnes comme des objets d’étude : elles eurent pour résultat la paix de Nimègue (voy. 10 Aout 1678), dont Louis XIV dicta les conditions.

Créqui se distingua encore dans les combats de Minden en 1679, et en 1684 il prit Luxembourg, presque sous les yeux du roi. La mort le surprit à l’âge de soixante-trois ans, et il trouva fort mauvais qu’elle vînt le déranger au milieu de ses projets et de ses affaires : c’est ce que nous apprend une lettre de Bussy-Rabutin.

Le maréchal de Créqui avait un frère dont nous dirons quelques mots (voy. 13 février 1687) : le maréchal de Villars était son élève. « Jeune homme, lui cria-t-il, après l’avoir vu le premier monté sur la brèche du fort de Kehl, si Dieu te prête vie, tu auras ma place plutôt que personne. » Créqui fut plus heureux dans son élève que dans sou fils, tué à la bataille de Luzara, le 15 août 1702.

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