LA FRANCE PITTORESQUE
17 janvier 1377 : le pape
Grégoire XI rétablit le saint Siège
dans la ville de Rome
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Publié le vendredi 20 novembre 2009, par LA RÉDACTION
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Depuis le mois de mars de l’année 1309, Avignon était devenue la capitale du monde chrétien. En voyant Clément V, pape français, né à Bordeaux, choisir la ville de Lyon pour la cérémonie de son sacre, et y convoquer les cardinaux, Mathieu Rosso, leur doyen, avait dit : « L’Église ne reviendra de longtemps en Italie ; je connais les Gascons. »

Jean XXII, Benoît XII, Clément VI, Innocent VI, et Urbain V, adoptèrent la même résidence. Grégoire XI, persuadé que le seul moyen de rendre la paix à l’Italie déchirée par les factions, troublée par des désordres de toute espèce, était de reporter le saint Siège à Rome, partit d’Avignon avec toute sa cour, le 13 septembre 1376, malgré les instances du roi de France Charles V et des évêques du royaume ; il alla s’embarquer à Marseille, toucha dans plusieurs ports d’Italie, et ne fit son entrée à Rome que le 17 janvier de l’année suivante. Ce retour, auquel les acclamations du peuple donnèrent l’apparence d’un triomphe, produisit tout le bien qu’en avait espéré Grégoire.

Grégoire XI

Grégoire XI

Le droit des papes sur le comtat d’Avignon avait pour origine la violence et la fraude. On regarda toujours comme entachée de nullité l’acte de cession qu’en fit Jeanne de Naples au pape Clément VI, moyennant une absolution et quatre-vingt mille florins d’or. « Le pape, dit Voltaire, la déclara innocente du meurtre de son mari, mais il ne la paya point. » Les avocats italiens réfutaient fort mal les arguments que lançaient les jurisconsultes provençaux contre cette cession illusoire.

C’est un tableau curieux, et déjà plusieurs fois tracé, que celui du séjour des papes en Provence. Le chapitre XCII de Tristan le voyageur en offre une esquisse, qui, pour n’être pas flattée, n’en est que plus piquante.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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