LA FRANCE PITTORESQUE
1er février 772 : mort du pape Étienne III
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Publié le mardi 16 février 2010, par LA RÉDACTION
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Une vacance de treize mois laissa le saint Siège sans pontife légitime depuis la mort de Paul Ier jusqu’à l’élection d’Etienne III. Pendant cet intervalle, deux anti-papes cherchèrent à s’établir violemment dans l’héritage de saint Pierre : c’était le premier exemple d’une pareille usurpation. Constantin, frère du duc Soton ou Toton, envahit le palais de Latran, à la tête de quelques brigands armés, et se fit consacrer, quoique laïque, par le secours d’une faction séditieuse. Son règne dura plus d’un an : au bout de ce terme, une autre faction le renversa, et mit à sa place un nouvel usurpateur nommé Philippe, dont le règne ne dura qu’un jour.

Enfin, le 6 août 768, Étienne III fut régulièrement élu, et sa nomination répandit la joie dans Rome et dans l’Église. Mais il n’eut pas le pouvoir d’empêcher les vengeances atroces que ses amis exercèrent contre l’un des anti-papes et contre les partisans de tous les deux. Constantin fut enlevé de l’asile où il s’était réfugié, mis à cheval sur une selle de femme avec des poids très pesants attachés aux pieds, et conduit en cet état au monastère de Celles-Neuves. Quelques jours après, on l’en tira pour lui arracher les yeux, et l’exposer tout sanglant dans une rue. L’année suivante un concile le condamna à finir ses jours dans la pénitence. Quant à Philippe, il retourna paisiblement dans le monastère d’où on l’avait appelé. Mais son protecteur Valdibert fut traité comme Constantin : de plus il eut la langue coupée, et en mourut. C’est ainsi, dit Fleury, que l’on vivait à Rome, qui était sans maître.

Le pontificat d’Étienne III se distingua par la fidèle observation des traditions ecclésiastiques et par le renouvellement de plusieurs coutumes favorables au clergé. L’histoire a conservé aussi le souvenir de son opposition à l’alliance des enfant de Pépin, roi des Francs, avec les enfants de Didier, roi des Lombards. Étienne craignait que ce mariage n’altérât la foi des princes français et leur attachement au saint Siège. Malgré les lettres du pape, Charlemagne épousa la fille du roi des Lombards, qu’il répudia ensuite pour cause de stérilité.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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