LA FRANCE PITTORESQUE
Raoul ou Rodolphe
(né vers 890, mort le 15 janvier 936)
(Rois de Francs (Francie occidentale) : règne 923-936)
Publié le jeudi 4 février 2010, par LA RÉDACTION
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Duc de Bourgogne, gendre de ce Robert qui porta le titre de roi pendant le règne de Charles le Simple, Raoul fut lui-même appelé au règne de France par un parti puissant, lorsque Charles, abandonné de la noblesse, devint prisonnier d’Herbert, comte de Vermandois. Il fut sacré le 13 juillet 923, régna sept ans pendant la vie de Charles le Simple et six ans après la mort de ce monarque.

Raoul (923-936)

Raoul (923-936)

La couronne était déjà sortie de la ligne directe des fils de Charlemagne ; l’ordre de succession n’était plus reconnu, et les malheurs de la France engageaient à élire celui qui, par l’étendue de ses possessions et le nombre de ses partisans, paraissait le plus capable de rendre aux peuples la tranquillité dont ils avaient un si grand besoin.

En acquérant le titre de roi, Raoul n’augmenta pas beaucoup sa puissance ; ce qu’il possédait comme duc de Bourgogne était plus considérable que les apanages unis à la royauté, depuis que les ducs et les comtes s’étaient rendus souverains dans leur gouvernement ; car, indépendamment du duc de Normandie, on comptait dans le royaume plusieurs seigneurs qui, par le nombre et la qualité de leurs vassaux, par l’étendue des pays soumis à leur domination, l’emportaient en pouvoir sur les rois.

Trois concurrents se présentaient pour la couronne, à savoir : Raoul, duc de Bourgogne ; Hugues le Grand, son beau-frère, duc de France ; et Herbert, comte de Vermandois. Hugues ayant laissé à sa sœur la liberté de choisir entre lui et Raoul, elle aima mieux reconnaître son roi dans son époux plutôt que dans son frère ; Hugues n’appela point de cette décision, et unissant son parti à celui de Raoul, ce dernier fut élu. Le comte de Vermandois, qui retenait Charles le Simple prisonnier, faisait trembler l’usurpateur, en menaçant de rendre la liberté au roi, et obtenait de grands avantages pour suspendre l’exécution d’une menace qu’il n’était pas de son intérêt d’accomplir.

Malgré ces justes sujets d’inquiétude, Raoul étendit sa puissance, se fit reconnaître par les grands vassaux qui lui refusaient l’hommage, chassa de France les Hongrois appelés Bulgares et sut contenir les Normands dans le devoir ; mais il eut le chagrin de perdre la Lorraine, qui rentra de nouveau dans le royaume de Germanie. Ce prince, qui justifia son usurpation par un grand courage, beaucoup de prudence, de douceur et de fermeté, mourut sur le trône l’an 936, sans laisser d’enfant mâle.

Il y eut un interrègne par la difficulté de lui donner un successeur : Hugues le Grand et le comte de Vermandois ayant des forces trop égales pour que le choix de l’un ou de l’autre n’entraînat pas une guerre civile, ils s’exclurent réciproquement et firent offrir la couronne à Louis, fils de Charles le Simple, qu’on alla chercher en Angleterre, où la reine Ogive, sa mère, l’avait conduit l’an 923, ce qui le fit appeler Louis d’Outremer.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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