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14 janvier 1421 : mort de Mahmoudy (Cheikhal), sultan d’Égypte
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Publié le jeudi 19 novembre 2009, par LA RÉDACTION
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Mahmoudy fut le cinquième sultan d’Égypte, de la dynastie des Mamlouks circassiens. Ainsi qu’Aman il pouvait dire :

Je gouverne l’empire où je fus acheté.

Vendu à l’âge de douze ans moyennant le prix de trois mille drachmes d’argent, le sultan Al Dhaher Barkok, qui l’acheta, lui donna la liberté et le fit passer par tous les grades de la milice des mamlouks. Son courage, puissamment secondé par l’intrigue et la violence, le plaça sur le trône. Il mourut au Caire, âgé de cinquante- quatre ans, après en avoir régné huit et demi. Les grandes qualités qu’il déploya dans le rang suprême effacèrent en partie l’illégitimité des moyens qui l’y avaient conduit. « On lui reproche, dit un historien d’avoir aimé à répandre le sang, et d’avoir été presque aussi avide que Barkok son ancien maître ; mais si l’insubordination des mamlouks l’obligea de recourir à des rigueurs nécessaires, si sa propre sûreté fit tomber les têtes et confisquer les biens dé plusieurs chefs de rebelles, il mérita l’amour du peuple, qu’il traita toujours avec douceur et bonté. Le bonheur de ses sujets et les soins du gouvernement l’occupaient sans cesse. Dans un temps de famine, il avait ordonné des jeunes et des prières publiques ; il observait les uns et assistait aux autres. Un jour qu’il s’y rendait, un pauvre homme ayant fait des vœux pour » sa prospérité : Priez Dieu, dit le Sultan, de nous délivrer du fléau, qui nous amène ici, car je ne suis qu’un d’entre vous. Un autre acte d’humilité ne lui valut pas moins de partisans. Il voulut qu’en récitant le Khothbah, le khatib, près avoir prononcé les noms de » Dieu et de Mahomet, descendît un degré pour prononcer celui du n sultan. Mahmoud y aimait les savants et les admettait dans sa familiarité. Il fonda plusieurs mosquées, et celle qu’il fit bâtir au Caire, avec les marbres qu’il avait rassemblés à grands frais, surpassait en beauté tous les autres temples de cette capitale. »

Mahmoudy avait fait reconnaître d’avance son fils Ahmed pour son successeur ; mais l’enfant ne régna point. L’atabek Thatar, qui épousa la veuve du sultan, s’empara du trône et mourut trois mois après ; Barsebaï traita le fils de ce dernier comme lui-même avait traité le fils de Mahmoudy.

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