LA FRANCE PITTORESQUE
1er janvier 1380 : mort de Charles le Mauvais
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Publié le mardi 10 novembre 2009, par LA RÉDACTION
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Ce prince, élevé à la cour de France, et dont on admira de, bonne heure le savoir, l’esprit et les grâces, succéda l’an 1349 à Philippe son père dans le comté d’Evreux, et l’an 1349 à Jeanne sa mère dans le royaume de Navarre. L’histoire l’accuse de plusieurs crimes, mais ne les prouve pas tous. Quelques écrivains cherchent même à le justifier de ceux dont les preuves sont certaines : « Si Charles, disent-ils, porta ses vues sur la couronne de France, il en avait le droit, comme descendant de Louis Hutin et de Philippe le Hardi ; s’il fit poignarder le connétable de France Charles de Lacerda, s’il s’allia avec l’Angleterre, s’il trama des complots contre le roi Jean son beau-père, s’il séduisit le dauphin, c’était pour se venger d’une préférence injuste et coupable. On avait dépouillé son père des comtés de Champagne et de Brie, et on investissait un étranger du comté d’Angoulême, que Charles réclamait au nom de sa femme. Si dans la suite il usa de stratagème et de perfidie, il en reçut ’exemple du dauphin lui-même, qui, l’ayant attiré à Rouen, le livra au roi par surprise (5 avril 1356) : de là sa colère, sa haine, ses traités avec Pierre le Cruel et Richard III. »

Ces arguments ne sont pas sans quelque force : aussi Voltaire demande-t-il en quoi Charles le Mauvais fut plus mauvais que bien d’autres ?

On prétendit qu’il avait empoisonné Charles V ; et sous ce prétexte, on le dépouilla de ses domaines de France. Le roi de Navarre repoussa toujours ce crime avec indignation.

Voici comment les chroniques françaises racontent samort : Pour se guérir de la lèpre, ou pourfendre à son corps la chaleur que les débauches lui avaient fait perdre, Charles s’était enveloppé dans des draps imbibés d’eau-de-vie soufrée ; un valet-de-chambre y mit le feu par maladresse, et le prince périt dans des tour- mens affreux.

Les historiens espagnols traitent ce récit de fable et n’y voient qu’une dernière calomnie inventée par la haine de la France. Selon Ferreras, Charles eut des défauts et des passions, mais ses bonnes qualités l’emportèrent sur ses vices. Son caractère est donc au nombre des problèmes historiques qui restent encore à expliquer.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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