LA FRANCE PITTORESQUE
12 janvier 1817 : le Brésil s’empare de la ville de Montévidéo
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Publié le jeudi 19 novembre 2009, par LA RÉDACTION
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Cette ville, qui n’était d’abord qu’une forteresse élevée sur la rive gauche du Rio de la Plata, faisait partie du territoire connu sous le nom de Paraguay ; elle séparait les possessions espagnoles des possessions portugaises. En 1810, lorsque les habitants de Buenos Aires se soulevèrent et créèrent une junte qui annula les pouvoirs du représentant de Ferdinand, la ville de Montevideo voulut se maintenir sous le gouvernement absolu de la métropole. Elle devint alors le refuge du vice-roi, et le point d’appui de ses opérations militaires.

L’ambition des Portugais profita des circonstances : sous le prétexte de venir au secours les Espagnols, ils s’approchèrent de Montevideo, et bientôt ne dissimulèrent plus leurs projets qui consistaient à s’emparer de tout le pays situé à l’est et au nord du Rio de la Plata pour donner ainsi de nouvelles limites à l’empire dit Brésil.

Néanmoins, sur les représentations de la junte de Buenos Aires, ils retirèrent leurs troupes. Abandonnée à elle-même, et soumise pendant deux mois à un blocus rigoureux, la ville de Montevideo se rendit aux indépendants le 20 juin 1814.

Deux ans plus tard, Puyerredon, qui venait d’être nommé chef suprême des provinces unies de la Plata par le congrès de Tucuman (voy. 9 Juillet 1816), alarmé des préparatifs hostiles de l’Europe et de la défection d’Artigas, entama des négociations avec le Brésil ; il invita cette puissance à se déclarer pour la cause américaine, et à repousser toute invasion étrangère sur le territoire de la Plata. Pour la déterminer à ce parti, et en même temps pour soustraire Montevideo aux attaques d’Artigas, Puyerredon pressa le Brésil de prendre possession de cette place, qu’il avait toujours convoitée, en lui faisant entrevoir dans l’avenir des gages encore plus brillants de la reconnaissance des Provinces-Unies.

Les conditions offertes furent acceptées ; le gouvernement du Brésil conclut avec celui de la Plata un traité secret, en vertu duquel, huit jours après le départ des deux princesses de Portugal, qui allaient épouser, l’une le roi Ferdinand, et l’autre son frère une année portugaise fut envoyée à Montevideo, dont elle s’empara le 12 janvier 1817.

Cet acte du cabinet brésilien fut généralement improuvé en Europe. Depuis cette époque la possession de Montevideo, réclamée vainement et à plusieurs reprises par Buenos Aires, est devenue le sujet d’une longue guerre entre le Brésil et les provinces de la Plata.

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