À travers une centaine de pièces historiques ou insolites, entre fausse monnaie, faux papiers, œuvres d’art imitées, l’exposition, qui se tient aux Archives nationales, explore le travail des faussaires sous toutes ses formes et cherche à sensibiliser le public à l’esprit critique et à l’importance de l’authenticité
Peut-on aborder la question du faux aux Archives nationales ? Est-ce susceptible de jeter un doute sur l’authenticité de leurs collections ? Au contraire, les Archives nationales font le pari que parler du faux stimule l’esprit critique !
Les contrefaçons de billets, de documents, d’œuvres d’art ou d’objets manufacturés témoignent d’un savoir-faire et d’une audace toujours plus poussés. Copies, répliques et imitations ne sont pas condamnables à condition qu’elles ne prétendent pas être authentiques. En revanche les faux qui se présentent comme authentiques sont bel et bien dangereux. C’est l’intention de tromper qui fait le faux.
Affiche de l’exposition Faux et faussaires, du Moyen Âge à nos jours
Face à un sujet aussi vaste, les Archives nationales ont choisi de centrer leur propos sur la France, en l’illustrant avec une quinzaine d’histoires étonnantes et plus de 100 pièces exposées aussi mémorables et insolites que le célèbre faux au cœur de l’affaire Dreyfus, un des crânes de cristal qui ont contribué à la légende d’Indiana Jones ou encore une sirène empaillée...
Documents et objets permettent d’explorer le point de vue de trois figures-clés : le faussaire, l’expert et le dupé.
La figure du faussaire est complexe et ambivalente. La plupart du temps, le faussaire est un escroc peu sympathique. Cependant, sa ruse et ses prouesses techniques peuvent parfois susciter une vraie forme d’admiration. Fraudeur, escroc, truqueur, contrebandier sont les autres noms qui désignent le faussaire et reflètent souvent sa vraie nature.
Face à la menace, les experts ont développé des méthodes de plus en plus sophistiquées pour traquer les faux. À chaque avancée technologique dont se sert le faussaire correspond une riposte des experts afin de débusquer la tromperie. Mais en tentant d’établir des règles infalsifiables, les experts peuvent être pris en défaut, tant leur tâche est complexe !
Malgré l’intervention de l’expert, reste la victime, celui qui aura été dupé. Le dupé est-il un naïf prêt à croire n’importe quoi ? Sommes-nous moins crédules que ceux qui se sont fait prendre et dont il est facile, a posteriori, de se moquer ?
Panoplie de faussaire pour la réalisation de faux bons de la Caisse patriotique, faux assignats
et autres faux, 1790-1792. © Crédit photo : Archives nationales
Face à la prolifération des faux, la méthode critique demeure indispensable pour tous ceux qui cherchent à distinguer le vrai du faux. Tous les domaines sont concernés. Plus que jamais, il faut douter, vérifier, contrôler, savoir garder une distance prudente...
La Banque de France propose, en complément de l’exposition, un atelier pédagogique baptisé TRI — « Toucher, Regarder, Incliner ». Conçu pour sensibiliser les visiteurs à l’identification de faux billets, il offre à tous le moyen de passer de la théorie à la pratique, de manière ludique et stimulante. Une invitation à s’interroger, à observer, à faire preuve « d’esprit critique » au meilleur sens du terme !
Renseignements pratiques
Exposition Faux et faussaires, du Moyen Âge à nos jours
Musée des Archives nationales — Hôtel de Soubise — 60 rue des Francs-Bourgeois — 75003 Paris
Jusqu’au 2 février 2026
Site Internet : https://www.archives-nationales.culture.gouv.fr
Page Facebook : https://www.facebook.com/Archives.nationales.France
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