On lui doit le décor du plafond de la Grand’Chambre du parlement de Bretagne, mais aussi de nombreux décors peints réalisés pour le Trianon, les appartements du roi au palais des Tuileries... Le Musée des beaux-arts de Rennes consacre une grande exposition au peintre Noël Coypel (1628-1707), artiste majeur de la scène artistique du Grand Siècle.
Coproduite avec le château de Versailles, la première rétrospective consacrée à Noël Coypel (1628-1707), à Rennes, a demandé des années de recherche, la mobilisation de 200 personnes, de vingt corps de métiers. Artiste majeur du XVIIe siècle, né un soir de Noël, « sa carrière est extraordinairement longue, son parcours exemplaire », insiste Guillaume Kazerouni, spécialiste des collections anciennes du Musée des beaux-arts de Rennes. « Noël Coypel couvre tout le règne de Louis XIV. Il est élève de Simon Vouet, puis assistant de Charles Errard, avant de devenir directeur de l’académie royale, poste suprême. » Il est père de dix-sept enfants. Deux deviendront à leur tour peintres du roi.
Une centaine d’œuvres est exposée : toutes les esquisses, dessins, études de détails connus du plafond de la Grand’Chambre du parlement de Bretagne, joyau patrimonial, mais aussi sa peinture religieuse, « point de départ de toute carrière, qui donne une visibilité à l’artiste. En 1661, il peint notamment le May de Notre-Dame puis en 1663, les toiles de la chapelle des Incurables. »
Vénus et Adonis. Huile sur toile de Noël Coypel (vers 1700).
© Crédit photo : Musée des beaux-arts de Rennes
Noël Coypel réalise des dessins, estampes, petits tableaux pour des particuliers, avant d’intervenir sur les chantiers royaux, qui mobilisent les meilleurs peintres de l’académie. « Il réalise quarante tableaux pour l’appartement privé de Louis XIV aux Tuileries, dont des allégories qui vantent les qualités du roi mais aussi des œuvres mythologiques. »
L’exposition présente également les décors exécutés pour Versailles. « Quand Louis XIV change les plans pour faire la galerie des Glaces, les décors peints réalisés par Coypel sont transférés vers la salle de garde de la reine. La preuve que son travail plaisait au roi. » En 1670, Noël Coypel, 42 ans, est, avec le chantier du Trianon, confronté à la jeune génération. « Sans quitter son style massif, il va évoluer vers une peinture plus bucolique, plus colorée. Il regarde ce que fait son fils Antoine, et sait rester à la mode. »
Le Triomphe de Minerve. Tapisserie de haute lisse en laine, soie et fils d’or (1702-1707).
© Crédit photo : Paris, Mobilier national / Isabelle Bideau
Jusqu’à la fin de sa vie, Noël Coypel va peindre. Il va aussi recevoir en 1684, la commande de cartons (modèles peints) pour huit tapisseries monumentales réalisées par la manufacture des Gobelins, et exposées dans le patio du musée. « Ces tapisseries, un ensemble purement décoratif, ont un grand succès. » Elles seront tissées en dix exemplaires. « C’est un objet d’art précieux, en soie, laine, or et argent. Un mois est nécessaire pour tisser un mètre carré. Elles servent à l’époque à isoler et insonoriser les pièces. C’est aussi un décor mobile utilisé en extérieur lors du passage du roi. »
Renseignements pratiques
Exposition Noël Coypel, peintre du roi
Musée des beaux-arts de Rennes — 20 quai Émile Zola — 35000 Rennes
Jusqu’au 5 mai 2024
Tél. : 02 23 62 17 45
Site Internet : https://mba.rennes.fr/fr/article/coypel-expo/
Page Facebook : https://www.facebook.com/museebeauxartsrennes/
Agnès Le Morvan
Ouest France
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