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Henry de Triqueti, la force du trait
(Source : France Bleu Orléans)
Publié le mardi 21 mars 2023, par Redaction
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Des études préparatoires du mausolée du prince Albert de Saxe-Cobourg aux croquis imaginés pour le tombeau de Napoléon, l’exposition fait la part belle à l’œuvre dessinée du maître de la sculpture romantique, proche de la famille d’Orléans, favori de la reine Victoria et inventeur d’un procédé unique dans l’art de la sculpture au XIXe siècle
 

Né en 1803 à Conflans-sur-Loing, mort à Paris en 1874, représentant du mouvement du romantisme, Henry de Triqueti est l’auteur notamment des portes en bronze de l’église de la Madeleine à Paris et de la décoration murale de la chapelle du prince Albert au château de Windsor — œuvre commandée par la reine Victoria en 1864. L’étude pour le gisant du prince Albert est d’ailleurs conservée au musée Girodet, ainsi que de très nombreux dessins préparatoires.

Henry de Triqueti est intimement lié à l’histoire du musée de Montargis, rappelle Sidonie Lemeux-Fraitot la directrice du musée Girodet : « D’abord comme architecte et muséographe puisqu’il a participé à la création du musée entre 1859 et 1864, et ensuite parce que sa fille, Blanche de Triqueti, a donné tout le fonds d’atelier d’Henry de Triqueti au musée à la mort de celui-ci en 1874. » Un fonds qui compte pas moins de 250 œuvres.

Buste représentant Henry de Triqueti, réalisé par l'une de ses élèves, Susan Durant
Buste représentant Henry de Triqueti, réalisé par l’une de ses élèves, Susan Durant.
© Crédit photo : www.tourismeloiret.com

Au programme de l’exposition intitulée Henry de Triqueti, la force du trait, trente-cinq dessins issus de la collection du musée mais pour la plupart jamais exposés, et dont certains ont dû être restaurés après les inondations subies en 2016. « 85 % de nos collections ont été abîmées par les inondations, précise Sidonie Lemeux-Fraitot, dont beaucoup de sculptures et de dessins. Le travail de restauration est une longue marche, nous n’en sommes qu’à la moitié, mais cela ne nous empêche pas de montrer déjà des œuvres. »

L’exposition met aussi en lumière une technique inventée par Henry de Triqueti et que les spécialistes de l’art de la sculpture appellent « la tarsia » : une marqueterie de marbres sur lesquels il incisait un dessin rempli de ciment coloré. Des grands cartons de tarsia sont ainsi exposés, permettant de suivre la conception d’un projet, du papier au marbre.

Détail du carton de tarsia Homère à la fontaine Hippocrène
Détail du carton de tarsia Homère à la fontaine Hippocrène.
© Crédit photo : Radio France - François Guéroult

L’un d’eux, Homère à la fontaine Hippocrène, fut inondé lors du sinistre de 2016. « Sa restauration a dévoilé les dessous du dessin, nous apportant de précieuses informations sur la technique de Triqueti, explique Sidonie Lemeux-Fraitot. Triqueti collait différentes feuilles les unes par-dessus les autres pour introduire les modifications qu’il souhaitait. » Le visiteur peut découvrir les photographies de ces feuilles, redevenues invisibles après la restauration, véritable plongée dans le processus de la création.

Exposition Henry de Triqueti, la force du trait
Musée Girodet — 2 rue du Faubourg de la Chaussée — 45200 Montargis
Jusqu’au 2 avril 2023
Site Internet : http://www.musee-girodet.fr
Page Facebook : https://www.facebook.com/musee.girodet

François Guéroult
France Bleu Orléans

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