LA FRANCE PITTORESQUE
Larressingle : le plus petit village
fortifié de France
(Source : France 3 Occitanie)
Publié le jeudi 5 janvier 2023, par Redaction
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C’est en Gascogne que se trouve la cité fortifiée de Larressingle, classée parmi les Plus Beaux Villages de France, et qu’on surnomme la « petite Carcassonne du Gers »
 

Larressingle est un petit village fortifié situé à quelques kilomètres de Condom dans le Gers. Unique dans le département on le surnomme la « petite Carcassonne du Gers », il est classé dans les Grands Sites Occitanie et dans les Plus beaux villages de France.

Ce tout petit village médiéval avec ses remparts longs de 270 mètres et ses 204 habitants est le site le plus visité du département. Il accueille chaque année plus de 150 000 visiteurs — en 2017, Larressingle a comptabilisé 187 640 visiteurs, selon la Préfecture du Gers. Il s’agit donc d’un site incontournable quand on visite le Gers. À Larressingle, remparts, donjon, château, maisons médiévales et église romane vous replongent dans le XIIIe siècle en plein Moyen Âge.

Larressingle. Vue aérienne du château et de la ville fortifiée
Larressingle. Vue aérienne du château et de la ville fortifiée

Histoire de Larressingle
D’après la légende, ce village tirerait son nom de l’époque gallo-romaine : ayant résisté au siège de l’armée romaine, Crassus, lieutenant de César, aurait crié à ses soldats pour battre en retraite « Retro singuli » : en arrière un par un. Une autre étymologie venant aussi du latin est « Cingulum », qui signifie ceinture, donc ici l’enceinte du village avec ses remparts, et du rajout de la syllabe « re ». Le tout symbolise le renouveau avec la reconstruction, et donne : Larressingle.

C’est en 1011, que l’abbé Hugues, neveu du duc de Gascogne et abbé de Saint-Pierre-de-Condom, devient évêque d’Agen. Il donne à son ancien monastère ses terres de Larressingle. Contre d’éventuelles agitations, les abbés désirent se réfugier dans un lieu sûr. Autour d’un demi-hectare ils font creuser un fossé large de 10 mètres et élever des remparts percés de 17 meurtrières. Environ 250 personnes vivent alors à l’intérieur.

Avec ses tours, l’enceinte en chemin de ronde n’a pas de point faible. Les maisons renforcent la muraille et leurs dispositions font apparaître une rue unique circulaire. À l’image du petit groupe humain qui se protège, la petite forteresse gasconne est conçue pour se défendre elle-même.

Le village ne sera jamais attaqué jusqu’en 1589, date à laquelle les huguenots dirigés par Montespan s’en emparent. Ils l’utiliseront comme base afin de réaliser des raids, et ce jusqu’en 1596. Quand viennent enfin des temps de paix, au XVIIe siècle, les fortifications ne sont plus utiles et les évêques abandonnent Larressingle pour un château plus moderne situé à Cassaigne.

Le village se vide petit à petit de ses habitants et tombe dans l’oubli durant les siècles suivants. Au début du XXe siècle, le site de Larressingle et sa forteresse sont voués à disparaître. Seules trois maisons sont encore occupées, les autres sont transformées en grange ou abandonnées, perdant toitures et pierres.

Larressingle, village américain
En 1920, Édouard Mortier, duc de Trévise, descendant du maréchal d’Empire, critique d’art, fondateur de La Sauvegarde de l’Art français, cherche des monuments français à « sauver ». Au hasard d’une promenade à vélo, il découvre le village de Larressingle en piteux état, avec ses remparts, son donjon, son église, ses maisons abandonnées recouvertes de ronces, et décide de le sauver. C’est le début d’une drôle d’histoire...

Pour sauver des monuments de France, il fait appel au mécénat américain et réunit des fonds en montant des comités dans des villes aux États-Unis. Pour Larressingle il va créer en 1926 le Comité de Boston. Grâce à celui-ci, et donc aux Américains, il rassemble assez d’argent pour restaurer le village, les murailles, acheter les maisons... sauver ainsi le village de Larressingle et le mettre dans l’état où il se trouve actuellement. On peut dire, en quelque sorte, que Larressingle est un monument américain.

Larressingle. La porte et le pont sur les fossés
Larressingle. La porte et le pont sur les fossés

Larressingle et Vercingétorix
Une autre drôle d’histoire, est celle d’une curiosité qui trône à l’intérieur de l’église Saint-Sigismond de Larressingle. La première trace écrite du village date du XIe siècle où un acte du cartulaire de Condom nous dit que l’évêque de Condom — Condom était une abbaye — a donné l’église de Saint-Sigismond de Larressingle à l’abbaye de Condom, saint Sigismond étant le saint d’origine du village.

Au XIIe siècle, on remplace l’église primitive par une église à ouvrage défensif. L’église connaît à nouveau des transformations au XIIIe siècle. Lors des derniers travaux réalisés fin XIXe, début XXe, le curé de Larressingle commande une statue représentant saint Sigismond à une fabrique de Toulouse. Les sculpteurs toulousains prennent pour modèle une statue de Vercingétorix d’Aimé Millet qui trône depuis 1865 à Alise-Sainte-Reine, site du siège d’Alésia.

La fabrique toulousaine livre ainsi à l’église de Larressingle une réduction du Vercingétorix d’Aimé Millet, rebaptisée saint Sigismond. Aujourd’hui c’est cette statue d’un drôle de gaulois moustachu à l’allure guerrière au nom de saint Sigismond qui trône encore dans l’église de Larressingle.

Sanchez Vicenta
France 3 Occitanie

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