LA FRANCE PITTORESQUE
Mini-monstres, l’exposition
dont vous êtes le héros
(Source : Jardin des Plantes de Paris)
Publié le mardi 17 janvier 2023, par Redaction
Imprimer cet article
L’exposition « Mini-monstres » met à l’honneur sept espèces : le pou, la mouche, la tique, le moustique, la puce, la punaise de lit et l’acarien. Grâce à de nombreux dispositifs jouant tantôt sur l’inversion des échelles, tantôt sur la taille de ces espèces grossies de 50 000 à 150 000 fois, la scénographie permet de mieux comprendre qui elles sont au-delà de ce qu’elles représentent.
 

L’exposition propose un parcours en quatre temps où le visiteur démarre « au coeur » de leurs univers avant de découvrir leurs caractéristiques et leurs modes de vie. Une initiation aux protocoles d’observations et aux manipulations scientifiques (loupes, microscopes...) est ensuite proposée. Le public termine sa déambulation par une présentation des bons gestes à acquérir pour se prémunir des effets potentiellement néfastes de ces « bestioles ».

La première partie de l’exposition propose au visiteur de se mettre dans la peau d’un animal microscopique grâce à une inversion d’échelle. Il peut ainsi déambuler dans une ambiance tantôt humoristique tantôt mystérieuse où le corps humain est mis en exergue comme espace de vie pour de nombreuses petites bêtes. Par la peau et les cheveux notamment, le corps humain offre de nombreuses ressources, telles que la chaleur et la nourriture, qui leur permettent de vivre et de se reproduire.

Dans la deuxième partie, les prouesses de ces mini-monstres sont mises en lumière. Car s’ils provoquent parfois des réactions désagréables, leurs « super-pouvoirs » les rendent cependant fascinants. Mouche, moustique, punaise de lit, tique, puce, acarien, pou, possèdent, comme les super-héros, des aptitudes extraordinaires. Le Muséum présente pour l’occasion un arbre phylogénétique simplifié des arthropodes en indiquant les lignées auxquelles ils appartiennent, permettant ainsi de découvrir leurs différences et leurs liens de parenté.

Dans la troisième partie de l’exposition, grâce aux technologies de pointe et outils de recherche les plus récents, le visiteur peut observer ce monde si minuscule qu’il en est invisible à l’œil nu. Dans cet espace, c’est de prouesses scientifiques et d’innovation à travers le temps qu’il s’agit. En effet, l’invention du microscope a ouvert un champ nouveau de connaissances et d’observations sur ces espèces.

Qu’en était-il aux XVIe et XVIIe siècles lorsque ces créatures, objets de nombreuses croyances, étaient observées pour la première fois avec de simples loupes ? Grâce à ces premières formes de microscope, les savants découvrent les détails de leur corps et comprennent qu’il s’agit d’animaux. Vers 1670, l’invention d’un microscope capable de grossir un objet 250 fois permet de percevoir pour la première fois des êtres invisibles à l’œil nu. Le monde vivant est si vaste que les savants se spécialisent et développent des microscopes adaptés à leurs domaines.

Ils retranscrivent ces découvertes par le dessin avant la naissance de la photographie. Au fil du temps, les microscopes se perfectionnent, offrant d’explorer le monde de l’invisible avec une précision grandissante. L’arrivée au XXe siècle de la microscopie électronique permet de franchir un pas de géant dans cette progression. En permettant de voir à l’échelle de l’atome, elle a complètement révolutionné l’observation des plus petits êtres vivants.
Les visiteurs prennent donc ici la mesure de ces évolutions grâce aux instruments et dessins exposés. Ils peuvent eux-mêmes jouer les scientifiques en herbe en observant à la loupe et au microscope quelques spécimens de « parasites ».

Dans la dernière partie de l’exposition, plusieurs questions très concrètes sont abordées : pourquoi et comment des insectes jusqu’alors cantonnés à des zones dites insalubres ou à certaines régions du monde, se trouvent-ils sur tous les continents et se multiplient sans limites ? Quels gestes et actions chacun peut-il mettre en place pour limiter la prolifération et les effets néfastes de ces « nuisibles » ? Ou encore, comment certaines cultures ont entièrement intégré ces espèces dans leur environnement et leur quotidien tandis que d’autres vouent un véritable rejet pour ces mêmes espèces ?

Grâce à la présentation d’objets traditionnels notamment, cette partie propose un éclairage complet sur le rapport entre les humains et ces espèces. Le public prend tout d’abord la mesure et les raisons de cette multiplication. Et elles sont nombreuses : la promiscuité, la concentration des population dans les villes dans des appartements souvent trop chauffés et mal aérés, l’essor du commerce et du tourisme mondialisés qui a permis aux insectes de voyager tel le moustique tigre qui a pondu ses œufs dans de l’eau stagnante sur un bateau venu d’Asie, le réchauffement climatique et donc la migration naturelle de certains parasites vers le Nord, ou encore le déclin de certains de leurs prédateurs comme les chauves-souris ou les oiseaux.

Aussi face à cette multiplication, quelles conséquences et actions possibles ? Là aussi l’exposition offre des clés de compréhension car de toutes ces espèces, certaines comme les moustiques et les tiques peuvent causer des problèmes de santé publique avec la transmission de maladies.

L’usage des insecticides, nocif pour l’environnement par ailleurs, a longtemps été pensé comme une solution qui n’est finalement ni efficace ni souhaitable. Tout d’abord parce que ces parasites se sont rapidement adaptés et ont mué vers des formes plus résistantes et plus agressives. Ensuite, parce que toutes ces espèces ne causent pas du tort, bien au contrainte. Elles ont aussi un rôle à jouer : elles servent de nourriture à d’autres espèces, sont des nettoyeuses hors pair des déchets organiques ou encore, comme la mouche, peuvent polliniser des plantes au même titre qu’une abeille.

Cette tension entre rejet et nécessité est aussi la raison d’une myriade de relations avec ces animaux. Certaines traditions ou pratiques sont par exemple ici présentées, des anciens cirques de puces aux contes et légendes traditionnels du Groënland, de Chine ou de Grèce. Certaines croyances populaires élèvent même ces êtres au rang de dieux ou d’êtres maléfiques aux pouvoirs surnaturels. C’est le cas chez les Indiens Navajos par exemple qui voyaient dans la mouche un messager entre les Hommes et les Dieux.

Renseignements pratiques
Exposition Mini-monstres, l’exposition dont vous êtes le héros
Jardin des Plantes — Galerie de Géologie et de Minéralogie — 36 rue Geoffroy Saint-Hilaire — 75005 Paris
Jusqu’au 23 avril 2023
Site Internet : https://www.jardindesplantesdeparis.fr/fr
Page Facebook : https://www.facebook.com/jardindesplantes

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE