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Bulldozer, pelle mécanique, char...
Qui a inventé la chenille ?
(Source : Le Progrès)
Publié le mardi 10 mai 2022, par Redaction
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Un véhicule qui utilise des chenilles, cela va de l’engin télécommandé pour le déminage au transporteur de fusée de la NASA. Souple ou métallique, la chenille répond à plein d’usages. Et ça ne date pas d’hier.
 

Évidemment, l’engin à chenille évoque presque immédiatement le char de combat. Heureusement, l’utilisation de la chenille ne se résume pas à l’armée. Revenons au principe de la chenille. C’est un dispositif mécanique articulé qui assure le déplacement de la masse d’un véhicule sur le sol en la répartissant sur une surface supérieure à la seule surface des roues. La chenille est donc conçue pour un usage en tout-terrain, y compris sur des terrains très meubles. Métallique, elle est composée d’éléments reliés entre eux de façon à former une bande continue en boucle fermée.

Métallique ou en caoutchouc
La chenille la plus classique — et la plus ancienne — est métallique. Les éléments qui la constituent comportent, à l’intérieur, des reliefs qui servent de guides pour les roues et des dents pour l’entraînement et, à l’extérieur, des crampons (munis ou on de patins en caoutchouc) destinés à accrocher le sol. Une autre forme de chenille est une bande continue de caoutchouc armé qui possède les mêmes caractéristiques d’entraînement et d’accroche. Elle est plus fragile et s’use plus rapidement.

Les premières réalisations d'Adolphe Kégresse ont été faites sur les véhicules du garage impérial de Nicolas II. Les chenilles ont d'abord été réalisées en cuir ou en corde
Les premières réalisations d’Adolphe Kégresse ont été faites sur les véhicules du garage impérial
de Nicolas II. Les chenilles ont d’abord été réalisées en cuir ou en corde

Chenille souple, la dernière-née
Tout commence grâce à Adolphe Kégresse ; après avoir suivi les cours d’une école technique de Montbéliard, il part pour la Russie en 1905 pour s’occuper du garage automobile du tsar Nicolas II. À sa demande, en 1910, il conçoit des autochenilles pour pouvoir se déplacer dans la neige ; le train avant à roues est directeur tandis que le train arrière est équipé de chenilles. En 1913, Kégresse dépose un brevet de chenille en bande de caoutchouc, l’ancêtre du half-track américain. Pendant l’hiver 1913, une autochenille atteint officiellement sur la Neva une vitesse de 60 km/h.

L’époque des croisières
Revenu en France, il crée avec André Citroën un département de véhicules « tout terrain » en 1919. C’est chez Citroën, en coordination avec l’ingénieur Hinstin, qu’il développe le système Kégresse-Hinstin ; des chenilles souples (une bande de caoutchouc armé) montées sur une paire d’essieux (l’un moteur, l’autre seulement porteur).

Le premier tracteur agricole à vapeur construit par Benjamin Holt avec des chenilles de son invention
Le premier tracteur agricole à vapeur construit par Benjamin Holt avec des chenilles de son invention

C’est le début des chenillettes qui effectueront la Croisière noire (1925) et la Croisière jaune (1931). L’armée ou encore les douanes se serviront de tels véhicules qui avaient pour avantages de s’adapter aux châssis existants, de pouvoir franchir des terrains accidentés et d’être silencieux.

Chenilles métalliques, tout commence en 1904
Avant 1900, quelques prototypes ou brevets s’intéressent à la chenille pour déplacer un chariot, mais c’est en 1904 que Benjamin Holt fait la démonstration effective d’un premier tracteur à vapeur utilisable pour le labour ; celui-ci est muni de chenilles fabriquées par Holt lui-même. En 1905, il fonde la marque Caterpillar pour fabriquer des tracteurs chenillés de manière industrielle. Clarence Leo Best, lui aussi, commence, en 1908, à fabriquer des tracteurs à chenilles en utilisant la chenille Holt. En 1925, Holt et Best fondent la Caterpillar Tractor Company qui deviendra numéro un mondial.

Bernard Jouvin
Le Progrès

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