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Château de Brengues (Lot) :
bout d’histoire figé dans la roche
(Source : La Dépêche)
Publié le mardi 4 janvier 2022, par Redaction
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Dans le village de Brengues, le célèbre château des Anglais est l’une des marques les plus visibles du passage du temps. L’édifice troglodyte est admiré chaque année par des centaines de marcheurs aux mollets affirmés.
 

Voilà des siècles que, accolé à une falaise, il observe le méandre tranquille du Célé. Perché à plusieurs dizaines de mètres au-dessus de la route en contrebas, le château de Brengues trône fièrement, symbole du patrimoine local. Ces édifices troglodytes prennent le nom de « châteaux des Anglais », terme utilisé pour désigner ces constructions qui ornent ça-et-là les vallées du Lot et du Célé.

Mais que viennent faire nos voisins d’Outre-Manche dans cette histoire ? Cette terminologie est attribuée par les historiens à une vision « romantique et populaire » du passé. En réalité, il semble qu’aucun soldat du roi d’Angleterre n’y a élu domicile durant la Guerre de Cent ans. Toutefois, dans certains d’entre eux, des mercenaires à la solde de la perfide Albion ont pu s’en servir de base arrière pour semer la terreur dans le Quercy alors occupé.

Château de Brengues. L'édifice, datant du XIIe siècle, a été bâti dans la pierre, à l'abri d'un vaste surplomb
Château de Brengues. L’édifice, datant du XIIe siècle, a été bâti dans la pierre,
à l’abri d’un vaste surplomb. © Crédit photo : Teddy Verneuil / Lot Tourisme

Rocas, en bon patois
Chauvinisme oblige, on préférera employer le terme adéquat de Rocas pour désigner ces constructions datant du Moyen Âge. On estime en effet que la construction du château de Brengues remonte au XIIe siècle. D’abord propriété des Barasc de Béduer, l’édifice tomba ensuite entre les mains de la famille Cardaillac-Brengues.

Il fit longtemps office d’instrument de la puissance seigneuriale sur le territoire. Mais pourquoi se lancer dans la construction alambiquée d’un tel bâtiment dans une zone si difficile d’accès ? Évidemment, la réponse se trouve aisément dans la question.

Les Rocas trouvent leur intérêt dans leur capacité à offrir une vision optimale sur la balle qu’ils dominent, permettant une meilleure surveillance et un meilleur contrôle des bords de la rivière qu’ils surplombent, en l’occurrence ici, le Célé. Ces modestes forteresses accessibles par un sentier sinueux étaient également difficilement prenables par l’ennemi. Hormis le confort qu’il refusait à ses occupants, le château de Brengues présentait indéniablement toutes les qualités d’une place forte militaire digne de ce nom pour l’époque !

À contempler de loin
Pour des raisons de sécurité, l’intérieur du château des Anglais de Brengues, comme de la plupart des Rocas toujours debout, ne sont pas accessibles au public. Il est toutefois possible d’en admirer l’architecture depuis le sentier des falaises, assurément le plus fréquenté du village. Long de 5 kilomètres, celui-ci trouve son point de départ au pied de l’église Saint-Saturnin, dans le bourg.

Il faudra ensuite s’armer d’une bonne endurance pour gravir la longue et sinueuse côte qui mène au Causse. En chemin, toutefois, la récompense s’offrira aux courageux qui atteindront vaillamment la porte fortifiée de l’édifice qui enjambe le chemin : la meilleure vue possible sur le château qui, comme sculpté dans la roche, semble encore là pour des siècles et des siècles...

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