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Bâton blanc du gardien
de la paix : d’où vient-il ?
(Source : Le Dauphiné)
Publié le jeudi 28 octobre 2021, par Redaction
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Le bâton blanc, c’est une sorte de bâton de commandement. On s’arrête ou on redémarre à son signal. La circulation parisienne était une telle pagaille qu’il fallait y mettre bon ordre. Et un bâton blanc, ça se voit de loin.
 

Le bâton de justice ou de police peut être considéré comme l’attribut du représentant de l’autorité judiciaire. Le bâton du souverain ou, au Moyen Âge, le bâton de sergent symbolisent le pouvoir et le commandement.

Comme le précise le dictionnaire de l’Académie française, « c’est un long morceau de bois rond qu’on peut tenir à la main et qui sert d’appui, d’arme et peut être utilisé à d’autres usages... par extension un symbole du pouvoir, de l’autorité (Bâton de commandement, que portaient autrefois les généraux d’armée ou Le bâton blanc des gardiens de la paix, avec lequel ils réglaient naguère la circulation). »

Agent réglant la circulation des voitures et des piétons à Paris au début du XXe siècle
Agent réglant la circulation des voitures et des piétons à Paris au début du XXe siècle

En France, le besoin d’une police visible
Dans les années 1830, les gouvernants prennent conscience de la nécessité de la création d’une police ostensible, en uniforme. L’exemple du bobby anglais inspire l’institution du sergent de ville qui remplit en France les mêmes fonctions que le policeman londonien.

Mais une différence flagrante apparaît : le bobby britannique ne dispose que d’un bâton (noir) pour la défense des citoyens tandis que le sergent de ville est armé d’une épée. En 1829, à Paris, le sergent de ville sera armé « d’une canne à pommeau blanc, et la nuit d’un sabre avec ceinturon ».

L’arrivée du bâton blanc
Après de multiples transformations, toujours à Paris, le corps des sergents de ville devient gardiens de ville puis gardiens de la paix publique pour finir en 1873 gardiens de la paix avec une tenue militaire et un képi bleu.

En 1880, la circulation est anarchique entre fiacres, chevaux et automobiles ; quant au stationnement... Le gardien de la paix est chargé, au milieu de la cohue, de la circulation. Enfin, en 1896, M. le préfet de police, Louis Lépine, dote ses gardiens de la paix, chargés de réguler la circulation des voitures, d’un bâton blanc annelé de noir et d’un sifflet à roulette.

La cocotte-minute, cylindre métallique posé au centre d'un carrefour
La cocotte-minute, cylindre métallique posé au centre d’un carrefour

Le bâton blanc devient lumineux et s’éteint
Ce bâton, c’est l’insigne grâce auquel les agents arrêteront de loin le flot des véhicules, habitués jusque-là à s’immobiliser au commandement d’une main levée et insuffisamment visible, surtout aux approches du crépuscule.

Pour parfaire le système, on inventera la cocotte-minute, un cylindre métallique blanc posé sur la chaussée dans lequel le gardien grimpe pour diriger d’un bâton impérieux le flot des véhicules. Afin d’améliorer la visibilité des ordres, le bâton deviendra même lumineux.

En 1966, avec la réorganisation de la police, qui devient nationale, deux attributs disparaissent avec la modernisation de l’équipement : la pèlerine et... le bâton blanc.

Bernard Jouvin
Le Dauphiné

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