LA FRANCE PITTORESQUE
Jean Ranc (1674-1735) :
un Montpelliérain à la cour des rois
(Source : France Télévisions)
Publié le mardi 3 mars 2020, par Redaction
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Jusqu’au 26 avril 2020, le musée Fabre de Montpellier propose la première exposition dédiée au portraitiste Jean Ranc, originaire de la région et qui réalisait le portrait des rois de France et d’Espagne
 

Plus connu en Espagne qu’en France, le peintre montpelliérain n’avait jamais été au centre d’une exposition dans sa ville d’origine. Le musée Fabre de Montpellier lui rend hommage jusqu’au 26 avril 2020.

Vertumne et Pomone : les stars de l’exposition
Spécialisé dans le portrait d’apparat, Jean Ranc a développé un langage pictural fait d’élégance et de raffinement, pour servir le prestige de ses commanditaires. À l’occasion de cette exposition, trois pièces majeures peintes par Ranc, ont été prêtées par les Archives diplomatiques de La Courneuve. Parmi ces œuvres d’exception : Vertumne et Pomone. La peinture représente un homme travesti en vieille femme. Les prêts du Musée du Prado, du Patrimonio Nacional, du Musée national de Stockholm ou du Musée du château de Versailles, permettent également de révéler le talent de l’auteur.

Vertumne et Pomone. Huile sur toile réalisée par Jean Ranc
Vertumne et Pomone. Huile sur toile réalisée par Jean Ranc.
© Crédit photo : Musée Fabre / Frédéric Jaulmes

La bonne rencontre
Jean Ranc débute très jeune sa carrière en France. Il n’a qu’une vingtaine d’années lorsqu’il devient l’élève de Hyacinthe Rigaud, célèbre portraitiste de Louis XIV. Très vite, des bourgeois repèrent la qualité picturale de Ranc. Ses clients apprécient la beauté de ses draperies, la brillance de ses moirures, le charme de ses couleurs mais aussi la désinvolture des poses. « La dernière élégance, c’est précisément de se faire représenter de manière négligée ou relâchée, c’est le signe d’appartenir à une certaine élite qui peut se permettre une certaine décontraction », précise Pierre Stépanoff, Conservateur du musée Fabre.

Les premiers à lui commander des toiles sont des bourgeois de Montpellier, parmi eux la septième fortune de France, Joseph Bonnier, futur baron de la Mosson. « Bonnier n’est pas un aristocrate, il ne fait pas partie de l’élite, sa volonté est de donner l’apparence d’une décontraction toute aristocratique », souligne encore le spécialiste.

L'infant Ferdinand, futur roi d'Espagne, vers 1723. Détail de l'huile sur toile réalisée par Jean Ranc
L’infant Ferdinand, futur roi d’Espagne, vers 1723. Détail de l’huile sur toile réalisée
par Jean Ranc. © Crédit photo : Museo Nacional del Prado

Une carrière internationale à la cour d’Espagne
La trajectoire de Jean Ranc prend un tour international, lorsqu’en 1722 il est appelé par le roi d’Espagne Philippe V, petit-fils de Louis XIV, pour devenir le peintre officiel de la cour. « Il va décorer les appartements royaux, s’occuper de l’ameublement du roi, des collections royales et bien sûr devenir portraitiste du roi, de la reine et des infants », explique Michel Hilaire, Conservateur général du musée Fabre.

Cette aventure madrilène va pourtant mal se terminer, et signer la fin de la carrière du peintre, lorsqu’un incendie ravage l’Alcazar de Madrid en 1734. « On l’accuse injustement d’avoir mis le feu et il meurt dans le chagrin six mois plus tard », raconte encore l’expert. L’exposition du musée Fabre propose aussi une parenthèse originale. Un vestiaire où le visiteur peut revêtir les habits du roi.

Renseignements pratiques
Exposition Jean Ranc (1674-1735) un Montpelliérain à la cour des rois
Musée Fabre — 39 Boulevard Bonne Nouvelle — 34000 Montpellier
Jusqu’au 26 avril 2020
Site Internet : https://museefabre.montpellier3m.fr
Page Facebook : https://www.facebook.com/MuseeFabreMontpellier/

Odile Morain
France Télévisions

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