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La poupée Corolle : à 40 ans, elle mise
sur sa différence pour s’exporter
(Source : France 3 Centre-Val de Loire)
Publié le mardi 7 mai 2019, par Redaction
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Un savoir-faire reconnu, des nouvelles collections et une « délicate senteur de vanille » : depuis quarante ans, la poupée Corolle, originaire de la Touraine, mise sur « l’image de marque française »
 

L’entreprise qui a délocalisé sa production en Chine réalise 40% de son chiffre d’affaires à l’export. Des visages de poupons, en plastique souple, qui s’inspirent de photos d’enfants de toutes origines, une garde-robe tendance : fleuron du jouet français, Corolle, vend chaque année 1,5 million de produits dans le monde dont 60% de poupées.

Corolle est née dans le Val de Loire
Créée en 1979 sur les bords de la Loire par les parents d’une petite Carole, qui a inspiré le nom à l’entreprise, Corolle est aujourd’hui dans le giron du groupe allemand Simba Dickie, l’un des cinq leaders sur le marché du jouet européen, après avoir appartenu au groupe américain Mattel (propriétaire de la marque concurrente Barbie). Membre de l’Association des créateurs-fabricants de jouets français (ACFJF), l’entreprise a délocalisé sa fabrication en Chine depuis 2003. « C’est le lot de l’ensemble du marché du jouet », relativise Frédérique Tutt pour qui l’entreprise est « un beau fleuron du jouet français ».

Mais l’entreprise a toujours su garder « son ADN », relève Frédérique Tutt, experte du marché mondial du jouet au cabinet NPD. L’une de ses forces, c’est d’être « un cadeau qui marque », estime cette spécialiste du secteur. « Corolle s’illustre vraiment sur le marché de la poupée, parce qu’elle a une délicate senteur de vanille, une odeur si singulière, une sorte de madeleine de Proust, pour les petites filles devenues femmes, affirme Sylvia Venus, directrice de la création et du design.

La poupée Corolle est née à Langeais en Indre-et-Loire

La poupée Corolle est née à Langeais en Indre-et-Loire.© Crédit photo : Pierre Verdy / AFP

Depuis 40 ans, c’est à Langeais (Indre-et-Loire) que doudous, poupons ou poupées, mais aussi vêtements, accessoires et tissus sont imaginés, dessinés, façonnés, par une équipe de stylistes, dessinatrices, couturières et de sculpteurs. Chaque nouvelle collection nécessite 18 mois de travail. « Nos modèles sont exclusifs », souligne Sylvia Venus.

Vendus entre 35 et 70 euros, ceux-ci sont proposés à un prix que « le consommateur est prêt à payer pour une image de marque française de qualité », selon Frédérique Tutt. Depuis 1979, environ 60 millions de poupées Corolle ont été vendues. « La marque est distribuée dans une vingtaine de pays, en particulier les pays européens et les États-Unis, et l’exportation représente 40% du chiffre d’affaires », indique Muriel Joron, directrice marketing.

Une clinique des poupées
Corolle est « une poupée à pouponner », souligne Muriel Joron. Le premier poupon de 52 centimètres, Bébé Chéri, avait été « réalisé à la demande des voisins des fondateurs de la marque qui voulaient pour leurs enfants, un petit frère ou une petite sœur qui ressemble à un vrai bébé », raconte-t-elle. Dans sa fonction, la Corolle se distingue de la Barbie de Mattel (58 millions d’exemplaires vendus chaque année) qui appartient à la catégorie « des jouets vers lesquels les enfants se projettent, qui représentent un personnage plus âgé que l’enfant ». Si « des concurrents ont pu s’inspirer » des créations de Corolle, « nous avons toujours une longueur d’avance », assure Muriel Joron.

Et ces poupées ont droit à toutes les attentions. Ainsi, depuis 1992, une « linique des poupées » accueille environ 500 poupées abîmées chaque année. Têtes arrachées, pieds grignotés, corps déchiquetés, cheveux emmêlés ou yeux crevés sont réparés par « docteur » Sophie. Après les soins, la poupée passe à « l’atelier maquillage », puis « repart avec son carnet de santé et un certificat médical ».

Site Internet : https://www.corolle.com

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