LA FRANCE PITTORESQUE
SENLIS
pendant l’invasion allemande
(par Loup Bertroz)
Publié le mardi 29 mai 2018, par Redaction
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Le mardi 1er septembre 1914, les Allemands s’avançaient sur Senlis en formant un arc de cercle jalonné par Pont-Sainte-Maxence, Verberie, Béthisy et Crépy. Le lendemain matin vers dix heures, des masses importantes d’infanterie prussienne s’avancèrent sur Senlis. M. Cochet, employé de la mairie, raconte combien la journée paraissait lugubre avec, dès le matin, la fuite précipitée d’une grande partie de la population, à pied, à bicyclette et en voiture. Vers une heure et demie, chacun s’attendait à l’arrivée imminente des Allemands lorsqu’un obus tomba sur la place de l’Hôtel de Ville. Un éclat tua M. Dropsit, ouvrier maçon ; ce fut la première victime senlisienne.

Chacun se mit à l’abri comme il pouvait, tandis que le bombardement se poursuivait sans toutefois faire autant de dégâts qu’on pouvait le craindre. À quatre heures, les Allemands arrivèrent et se dirigèrent en deux groupes vers la mairie. Quinze otages furent arrêtés sous prétexte que des tirs auraient été dirigés sur les soldats allemands par une partie de la population. Les malheureux furent conduits sans ménagement dans la plaine de Chamant et leur arrêt de mort leur fut notifié par un capitaine à cheval. M. Mader traduisit le texte aux habitants terrorisés et plaida la cause des prisonniers.

Si certains furent libérés, le maire, M. Odent, fut exécuté. À onze heures du soir, quelques minutes lui furent accordées pour dire adieu à ses concitoyens captifs et confier à l’un d’eux ses papiers, son alliance et sa dernière pensée pour sa famille. Six infortunés artisans partagèrent son sort...

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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