LA FRANCE PITTORESQUE
LANGRES en 1895
(Chronique de la ville de)
(par G. Couchené et A. Arluison)
Publié le lundi 28 mai 2018, par Redaction
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Sur la place qui porte son nom, trônait depuis 1779 l’hôtel de ville, aux proportions et à la noblesse d’un palais. Mais dans la nuit glaciale du 5 au 6 décembre 1892, le bâtiment devint la proie des flammes et au matin il n’était plus qu’un tas de ruines devant lequel s’agglutinaient les habitants, profondément impressionnés, car « le vieil édifice municipal était un ami, un confident » comme l’écrivit Louis Berthier dans le Spectateur.

Deux ans et cinq mois plus tard, le 5 mai 1895, la ville pavoisée inaugurait son nouvel hôtel de ville en présence du ministre des Travaux publics, M. Dupuy-Dutemps, qui remonta en ville par le chemin de fer à crémaillère. Ce même train fut le théâtre, deux mois après, de l’accident mortel dont fut victime N. Skwortzoff, général d’infanterie et intendant en chef au ministère de la Guerre de Russie. Il devint alors évident que tout devait être mis en œuvre pour rendre à la dépouille de cet officier les honneurs et les devoirs qui lui étaient dus.

Le 28 septembre, le prince Lobanoff, ministre des Affaires étrangères de l’empire de Russie, ayant terminé sa cure à Contrexéville et se rendant à Paris pour conférer avec le baron de Morenheim, ambassadeur de son gouvernement, reçut les honneurs de la ville durant son escale de trois heures. Prévenue au dernier moment, une foule assez nombreuse se pressait toutefois sur le quai et sur la place de la Crémaillère à l’arrivée du train. En reconnaissance de cette attitude spontanée et amicale, par un ukase du 24 octobre, le tsar Nicolas II remit la croix de commandeur de l’ordre de Sainte-Anne...

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