LA FRANCE PITTORESQUE
Clovis et les Francs
(Chapitre 3)
(Extrait de « Petite Histoire de France » (par Jacques Bainville),
nouvelle édition 2018 de l’ouvrage paru en 1928)
Publié le mardi 10 avril 2018, par Redaction
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Les Francs, qui venaient de s’allier aux Gallo-Romains pour chasser Attila et ses horribles diables noirs, étaient aussi des Barbares, mais beaucoup moins méchants que les autres. Ils habitaient la Belgique, et, à force de vivre près de la Gaule romaine, l’envie leur vint de s’y installer tout à fait. C’étaient des guerriers très braves. Ils avaient un roi qui était toujours pris dans la même famille, celle de Mérovée, d’où le nom de Mérovingiens qui fut donné à ses successeurs. Le petit-fils de Mérovée s’appelait Clovis, et c’est lui qui fonda le premier royaume de France.

Les Francs étaient encore païens. Ils adoraient le dieu Odin et ils croyaient qu’après la mort le bon guerrier allait dans un endroit de délices appelé Walhalla, où il passait l’éternité à se battre et à faire de bons repas. Mais Clovis avait déjà de l’amitié pour les chrétiens, et c’est ainsi qu’il put devenir le roi de la Gaule après avoir été celui d’un tout petit canton.

Le Vase de Soissons. Illustration extraite de Petite Histoire de France de Jacques Bainville, paru en 1928

Le Vase de Soissons. Illustration extraite de
Petite Histoire de France de Jacques Bainville, paru en 1928

Une fois qu’il s’était avancé jusqu’à Soissons, et comme ses Francs avaient beaucoup pillé, saint Remi, évêque de Reims, lui réclama un vase précieux enlevé d’une église. Clovis voulut lui faire plaisir. Et, l’usage des Francs étant que le butin fût mis en commun et tiré au sort, Clovis demanda à ses soldats de lui donner le vase pour sa part. Tous y consentirent, sauf un, qui brisa le vase d’un coup de hache, en disant à Clovis : « Tu n’auras pas plus que les autres, mais seulement ce que le sort t’accordera. » Car les Francs prétendaient qu’ils étaient tous égaux entre eux et qu’ils n’obéissaient que librement.

Clovis ne dit rien, mais il n’oublia pas l’affront qu’il avait reçu. L’an d’après, en passant une revue, il reconnut le soldat qui avait cassé le vase. « Personne n’a des armes aussi mal tenues que les tiennes, » lui dit-il. En même temps, il lui arracha ses armes et les jeta à terre. Et comme le soldat se baissait pour les ramasser, Clovis lui fendit la tête d’un coup de sa francisque, l’arme préférée des Francs, en s’écriant : « Souviens-toi du vase de Soissons ! » Et, après cet exemple, nul n’osa plus lui désobéir.

Cependant Clovis avait épousé une princesse qui était chrétienne et qui s’appelait Clotilde, aussi fut-il bien accueilli des Gallo-Romains. Amiens, Beauvais, Rouen et enfin Paris lui ouvrirent...

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RETROUVEZ L’INTÉGRALITÉ DU TEXTE DANS L’ÉDITION 2018
de l’ouvrage paru en 1928 de Jacques Bainville, entièrement
recomposé
et enrichi de 60 lithographies et dessins en couleur
Petite Histoire de France, par Jacques Bainville
Éditions La France pittoresque. 82 pages. Format 21,5 x 28 cm
Prix : 19,90 euros. ISBN : 978-2-367220253. Paru en avril 2018
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