LA FRANCE PITTORESQUE
La Robe. Une histoire culturelle
Du Moyen Âge à aujourd’hui
(par Georges Vigarello)
Publié le dimanche 18 février 2018, par Redaction
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Dans cet ouvrage, où une large place est laissée à l’iconographie (peintures, gravures, photographies), Georges Vigarello s’attache à montrer comment l’évolution de la robe est intiment liée au contexte social et culturel de chaque époque
 

Ainsi, du Moyen Âge à aujourd’hui, il retrace cette histoire faite de ruptures et de révolutions, pour mettre en lumière combien les profils et les modes suggèrent une sensibilité culturelle, épousent une vision du monde, incarnent l’évolution des mœurs. Car l’apparence de la femme traduit bien souvent ce qui est attendu d’elle, d’où l’enjeu d’une histoire des robes.

Découpé en six grandes parties, l’ouvrage remonte d’abord au XIIIe siècle avec les premiers bustes lacés, pour ensuite s’attarder au XVIe, mais surtout aux XVIIe et XVIIIe siècles, durant lesquels la géométrie des lignes et des silhouettes ne va faire que s’accentuer : le buste est corseté, la ceinture étranglée et le bas du corps entièrement noyé dans les plis.

La Robe. Une histoire culturelle — Du Moyen Âge à aujourd'hui, par Georges Vigarello

La Robe. Une histoire culturelle — Du Moyen Âge à aujourd’hui, par Georges Vigarello

La femme est avant tout un « décor » et cet artifice est conçu en priorité pour la pause, non pour l’activité. Mais l’époque des Lumières en fera la critique, amplifiée par la Révolution française. La nouvelle « citoyenne » gagne en droits et en liberté, et son vêtement doit en témoigner. Pourtant, le premier quart du XIXe siècle, s’attache à restaurer pour un temps ces formes et dépendances passées : c’est alors l’apogée de la crinoline, avant qu’elle-même ne s’efface au profit du fourreau début XXe, tandis que la robe se fait plus collante, dévoilant davantage le bas du corps.

Puis, le XXe marque l’élancement : la ligne se redessine et la rupture s’opère sur l’ensemble de la silhouette. Les formes s’installent, plus onduleuses. La mode « garçonne » des années 30 marque de façon décisive l’affirmation d’un corps mobile. De même, à travers les bouleversements contemporains, triomphe une liberté assumée : la mini-jupe, le legging, le pantalon, sont autant de repères forts, à partir desquels la robe est révolutionnée.

Georges Vigarello est directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales, membre de l’institut universitaire de France et ancien Président du Conseil scientifique de la BnF. Les titres de ses ouvrages trahissent ses préoccupations, le corps avec ses normes et les pratiques destinées à l’embellir : Histoire de la beauté, 2004 ; Histoire du corps, co-auteur, 2006 ; Les Métamorphoses du gras, 2010 ; La Silhouette, naissance d’un défi, 2012 ; Le Propre et le Sale, 2013 ; Histoire des émotions, co-auteur, 2016.

Présentation vidéo de l’ouvrage par son auteur : https://www.youtube.com/watch?v=NFPk2KMq6A4

INFORMATIONS PRATIQUES :
La Robe. Une histoire culturelle — Du Moyen Âge à aujourd’hui, par Georges Vigarello. Éditions du Seuil.
216 pages. Format 27,2 x 29,6 cm. 39- euros.
ISBN : 978-2-021354416. Paru en novembre 2017

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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