LA FRANCE PITTORESQUE
8 janvier 1570 : mort de
l’architecte du roi
Philibert de l’Orme
(D’après « Notice historique sur la vie artistique de quelques architectes français
du XVIe siècle » (par Antoine Callet), paru en 1842)
Publié le lundi 8 janvier 2024, par Redaction
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Étudiant trois années durant l’antiquité en Italie où il côtoie le milieu érudit romain, Philibert de l’Orme revient en France et enrichit de ses travaux sa ville natale avant qu’en habile courtisan bien que mauvais dessinateur, il ne se fasse apprécier de Catherine de Médicis qui le charge de la construction du tombeau de François Ier : mais celui qui bientôt sera le premier à recevoir le titre d’ « architecte du roi » semble avoir usurpé le talent d’un frère plus méconnu...
 

Fils d’un entrepreneur de travaux publics, Philibert de l’Orme naquit à Lyon en 1514 et se livra de bonne heure à l’étude de la stéréotomie, ainsi qu’il le déclare dans son volume sur la Construction ; science qu’il ne dit point avoir retrouvée, « mais qu’il affirme, au contraire, avoir trouvée avec grand labeur et aide de géométrie ».

Cette affirmation, qui montre que de l’Orme avait la prétention de passer pour le plus savant architecte de son époque, a dû, lorsqu’il parlait publiquement de sa découverte, provoquer des sourires peu propres à satisfaire son amour-propre, puisqu’il était constant pour le plus grand nombre de ceux qui l’écoutaient, que ce sont surtout les architectes qui, pendant les premiers siècles du christianisme, couvrirent l’Europe de cathédrales, possédaient parfaitement la science du trait ou de l’appareil, et qu’ils l’avaient souvent employée avec beaucoup de goût, et toujours avec un succès incontestable.

Ce fut probablement à l’avantage qu’il avait de bien connaître cette partie de l’art de la bâtisse, « que son père, bien qu’il n’eût encore que quinze ans, consentit à lui donner le droit de commander tous les jours à plus de trois cents hommes », ainsi qu’il le déclare dans le même volume que précédemment cité. Tout jeune encore, Philibert de l’Orme alla à Rome, en 1533, avec l’intention de se livrer à l’étude de l’architecture. Mais il paraît qu’à peine arrivé dans cette ville, il y fit de suite la connaissance du cardinal Sainte-Croix, dont il devint l’un des familiers, et que cette connaissance inattendue, mais pour lui de la plus grande importance, le détermina à négliger ses études pour se livrer spécialement aux habitudes religieuses de sa nouvelle condition, puisque, pendant le séjour qu’il fit dans cette ville, de l’Orme se contenta de dessiner, ainsi qu’il le déclare, mais tant bien que mal, quelques portions des monuments antiques — une partie du portique du Panthéon, le temple de la Paix, Saint-Praxide, les trois colonnes du Campo Vacchine, un fragment d’une corniche près du Colisée, l’ordre composite aux arcs de triomphe, et le chapiteau ionique non terminé dans l’église de Notre-Dame de Transtevere.

Philibert de l'Orme. Dessin de Claudius Jacquand (1803-1878)

Philibert de l’Orme. Dessin de Claudius Jacquand (1803-1878)

Toutefois, s’il est permis de croire que Philibert de l’Orme, comme architecte, profita peu de son voyage à Rome, cependant il est juste de reconnaître que la vie flâneuse qu’il dut mener dans cette ville n’a pas été pour nous sans utilité , puisque c’est à cette manière d’employer la plus grande partie de son temps que nous lui sommes redevables, ainsi qu’il le déclare, de la découverte qu’il fit, « en allant visiter l’église de Notre-Dame de Transtevere », du procédé employé par les anciens sculpteurs pour tracer promptement et avec précision la volute du chapiteau ionique.

De retour de Rome en 1536, Philibert de l’Orme, devenu dévot par goût ou par spéculation, et plus adroit courtisan qu’habile dessinateur, fut chargé par ses concitoyens, et peut-être à cause des sentiments religieux dont il affectait de faire parade, de la construction du portail de l’église de Saint-Nizier, et non Saint-Dizier, comme a pu l’écrire Quatremère de Quincy ; portail qu’il n’a point terminé, mais dont le plan et les détails, exécutés par lui, sont peu propres à donner une haute idée de ses talents en architecture.

Ce fut de même à cette époque qu’il fut chargé par le général de « Bretaigne, M. Billau », d’établir sur le mur extérieur et de clôture de son hôtel, sis à Lyon, rue de la Juiverie, une communication facile entre les deux corps de logis en ailes de cet hôtel ; construction pour laquelle de l’Orme déploya toutes les ressources de la stéréotomie, en élevant deux trompes — une trompe est, en architecture, une portion de voûte tronquée formant support d’un ouvrage en surplomb, permettant de changer de plan d’un niveau à l’autre — en saillie sur la rue, lesquelles servent de points d’appui à deux pavillons décorés d’un ordre dorique, liés entre eux par une galerie donnant deux entrées faciles aux bâtiments en ailes dont il vient d’être parlé.

La construction hardie de ces deux trompes, et la galerie qui les réunit, composée d’arcades cintrées en anse de panier, mais enrichies à l’extérieur d’un ordre ionique d’une jolie proportion et bien exécuté, feraient beaucoup d’honneur à Philibert de l’Orme, si la pensée et les détails de ce petit monument architectural n’étaient l’œuvre de Jean de l’Orme, son frère, habile architecte.

Peu de temps après cet heureux début, de l’Orme ayant été recommandé à Catherine de Médicis par le cardinal du Bellay, qui lui-même avait reçu cette mission du cardinal Sainte-Croix, son protecteur, lequel postérieurement devint pape sous le nom de Marcel II, cette reine le fit venir à Paris. Puis, en femme exercée, ayant promptement reconnu dans son nouveau protégé une tendance très prononcée à lui être agréable, Catherine, pour se l’attacher par la reconnaissance, usant de l’ascendant qu’elle avait sur l’esprit de son royal époux, le chargea avec Primatice de la construction du tombeau de François Ier, à Saint-Denis.

L’exécution d’un monument de cette importance, confiée à ce tout jeune homme, ainsi que les travaux considérables dont il fut ensuite chargé, toujours à la recommandation de Catherine de Médicis ; les dotations cléricales dont elle l’avait accablé — bien que simple tonsuré, il était aumônier du roi, abbé de Saint-Serges-lez-Angers, de Saint-Eloi-lez-Noyons, et d’Ivry. Mais il paraît qu’après la mort de Henri II, son protecteur, il fut dépossédé de ces deux derniers bénéfices par les successeurs de ce roi puisque, lorsqu’il fit imprimer la seconde édition de ses œuvres, il ne prit alors que les seuls titres d’aumônier du roi et d’abbé de Saint-Serges-lez-Angers — ; la place d’inspecteur général des bâtiments de la couronne, à laquelle Henri II l’avait nommé par lettres patentes données à Fontainebleau, le 3 avril 1548 ; le titre de superintendant des bâtiments de la couronne, qu’ensuite ce roi lui avait conféré de même qu’à son frère Jean de l’Orme : toutes ces faveurs accumulées successivement, et avec une sorte d’affectation, sur la tête de de l’Orme, lui suscitèrent de nombreux ennemis, qui, les uns jaloux de la célébrité plus que douteuse dont il jouissait comme architecte, et les autres, envieux de la fortune considérable qu’il avait acquise aussi promptement, se réunirent pour le déconsidérer dans l’opinion publique ; les premiers en lui refusant hautement le titre d’architecte, pour ne lui laisser que celui d’intelligent conducteur de bâtiments, et les autres en le faisant passer pour un homme à dévotion suspecte et par trop rétribuée.

À ces discours haineux et répétés sans cesse, se joignirent les mauvaises plaisanteries des charpentiers de bâtiment, que Philibert de l’Orme menaçait d’une ruine future, en vantant partout avec son assurance ordinaire la supériorité de son nouveau système de charpente.

Lorsque, instruits pour la première fois, en 1549, que cet architecte avait fait usage de cette nouvelle charpente pour couvrir la terrasse du pavillon renfermant le principal escalier du château de la Muette, dans la forêt de Saint-Germain en Laye, ils apprirent ensuite que ce comble s’était affaissé tout à coup, et que dans sa chute, ayant écrasé cette terrasse, l’un et l’autre, en tombant simultanément sur les marches en pierre de cet escalier, les ayant complètement brisées. De l’Orme, pour se disculper autant que possible de la faute qu’il avait commise, en couvrant, ainsi qu’il l’avait fait, l’un des pavillons du château de la Muette, se contente de déclarer dans son volume, que la chute de ce comble ne peut être attribuée qu’à l’inexpérience des ouvriers qu’il avait employés pour l’exécuter.

Philibert de l'Orme. Gravure de Nicolas-Henri Jacob (1782-1871)

Philibert de l’Orme. Gravure de Nicolas-Henri Jacob (1782-1871)

Cet événement causa de si vifs chagrins à François II, qui affectionnait particulièrement cette résidence, que pour punir de l’Orme d’avoir, par excès de confiance dans sa prétendue découverte, occasionné une dégradation aussi considérable, prit le parti, par des lettres patentes données à Paris le 12 juillet 1559, le surlendemain de son avènement au trône, de le déposséder, ainsi que son frère Jean de l’Orme, de la place de superintendant des bâtiments de la couronne, « pour en conférer ensuite les fonctions à Primatice, avec le droit de parachever seul la sépulture de François Ier », que Delorme construisait conjointement avec ce nouveau protégé, « excepté toutefois notre châtel du Louvre, ainsi qu’il est énoncé dans ces lettres patentes ».

Voici en quels termes l’ordonnance royale est libellée : « Nous François II, ce 12 juillet 1559, le premier de notre règne, par ces présentes donnons pouvoir à Francisque Primadicis de Bologne en Italie, abbé de Saint-Martin de Troyes, entendu en l’art d’architecture, dont il a fait plusieurs grandes preuves en divers bâtiments, pour avoir la superintendance des bâtiments, et terminer ceux commencés par François Ier et Henri II, notre aïeul et père, et non achevés, hormis celui de notre château du Louvre, tout ainsi et en la propre forme et manière que ont ci-devant fait et ordonné maître Philibert Delorme, abbé d’Ivry, et Jean Delorme, son frère, du vivant de notre seigneur et père, lesquels, pour aucunes causes et considérations à ce nous mouvant, nous avons déchargés et déchargeons de ladite charge et commission.

« Et afin de donner moyen audit maître Francisque Primadicis, de se pouvoir entretenir en l’exercice de ladite charge, et supporter les grandes dépenses qu’il conviendra, nous lui avons ordonné et ordonnons par ces présentes, la somme de 1200 fr. par an de gages ordinaires, que souloient avoir et prendre du vivant de notredit feu et père, lesdits Philibert et Jean Delorme, frères, commis à ladite charge et superintendance de nos bâtiments, etc. »

Si, malgré ces divers désagréments, Philibert de l’Orme, que Catherine de Médicis protégeait ouvertement, put encore opposer pendant quelque temps cette puissante protection aux récriminations et aux mauvaises plaisanteries de ses ennemis — puisque sans avoir égard aux motifs qui avaient déterminé François II à l’éloigner de la cour, cette reine l’y avait rappelé pour lui confier la construction du château des Tuileries —, il paraît toutefois que, nonobstant cette royale protection, de l’Orme enfin succomba sous le poids du ridicule dont le couvrit ensuite Ronsard , lorsque, pour se venger de l’insulte que cet architecte lui avait faite, en lui refusant l’entrée du château et du jardin des Tuileries, lorsqu’il en terminait les travaux, ce poète publia sa fameuse satire, connue sous le nom de la Truelle crossée : ce fut à dater de cette époque qu’accablé de chagrins, ainsi qu’il le déclare lui-même, il renonça aux affaires, pour ne s’occuper que du tombeau des Valois à Saint-Denis — qu’il construisait d’après les dessins de Primatice, abbé de Saint-Martin de Troyes, son compétiteur —ainsi que de ses deux traités sur la construction. En outre, il s’occupa de terminer la chapelle des orfèvres, rue des Orfèvres, à Paris, ainsi que la façade de sa maison sise également à Paris, rue de la Cerisaie, dans laquelle il mourut, le 8 janvier 1570, à l’âge de cinquante-neuf ans.

En dépit des prétentions et de la vanité de Philibert de l’Orme qui lui valurent moult d’inimitiés, son talent force a priori le respect, à en juger par le grand nombre de monuments importants dont il se dit l’architecte, et parmi lesquels on remarque spécialement : le château de Meudon ; les additions qu’il fit au château de Villers-Cotterêts, celles du château de Fontainebleau ; les travaux du château de Madrid, dans le bois de Boulogne ; ceux du château de Saint-Maur des Fossés ; la galerie de l’hôtel du général Billau, à Lyon ; et autres qu’il affirme avoir construits sans aucun secours étranger.

Mais en 1842, dans une notice historique sur la vie de quelques architectes français du XVe siècle, Antoine Callet, architecte lui-même, affirme, documents issus de ses recherches à l’appui, que Philibert de l’Orme ne fut pas le grand architecte que l’on décrit ordinairement, mais qu’il usurpa les qualités de son frère, Jean de l’Orme. À cette époque en effet, il existait deux frères portant tous deux le nom de de l’Orme : l’un, Philibert, l’aîné semble-t-il, et qui de son vivant dut être reconnu seulement par ses concitoyens pour un adroit conducteur de bâtiments ; l’autre nommé Jean de l’Orme, qui, en raison de la jalousie de Philibert son frère, nous serait encore inconnu si l’heureuse découverte de lettres patentes des rois Henri II et François II par Antoine Callet ne démontrait pleinement qu’à ce dernier seul appartient l’honneur et le droit de jouir du titre émérite d’habile architecte.

Callet remarque qu’à partir du moment où les plans du Palais des Tuileries, commandés à de l’Orme par Catherine de Médicis, furent achevés, Philibert de l’Orme redevint tout à coup ce qu’il ne pouvait cesser d’être sans les secours de talents étrangers, « comme le prouvent la pauvreté du plan et des détails de la chapelle des Orfèvres, ainsi que la gaucherie du plan et la barbarie volontaire de l’une des deux façades de sa maison de la rue de la Cerisaie ».

Philibert de l’Orme, affirme en outre Antoine Callet, ne fut jamais qu’un très médiocre dessinateur. Et il rapporte une phrase extraite du mémoire de Philibert de l’Orme lui-même, qui cite Léon-Baptiste Alberti en parlant des architectes qui s’appliquent à dessiner correctement leurs projets :

« Croyez bien, dit cet architecte florentin, que ceux qui se sont amusés à faire de beaux dessins, sont ceux qui le moins ont entendu l’art ; car il suffit à l’architecte de savoir bien faire ses lignes pour dresser promptement un plan et une montée, faite avec les proportions et mesures, afin que le seigneur l’entende, puis dresser ensuite ses modèles qui seront de bois ou de papier, ou de charte ou d’autres manières, ainsi qu’il viendra à propos. » Déclaration à laquelle, pour la compléter, de l’Orme s’empresse d’ajouter : « Je ne dis pas que ce ne soit une fort belle grâce à l’architecte, de savoir portraire et peindre ; mais il y a tant d’autres choses beaucoup plus nécessaires à connaître, qu’il lui doit suffire de portraire médiocrement, proprement et nettement ; car, pourvu que ses mesures soient bien gardées, ses portraits ne sauraient faillir à se bien montrer. »

Portail du château d'Anet dont la construction en 1548 est attribuée à Philibert de l'Orme qui le réalisa pour Diane de Poitiers, favorite du roi Henri II

Portail du château d’Anet dont la construction en 1548 est attribuée à Philibert de l’Orme
qui le réalisa pour Diane de Poitiers, favorite du roi Henri II

Ce fait ainsi prouvé, ce serait donc à tort, mais simplement pour faire croire à ses talents comme dessinateur, qu’il se serait plaint de la manière inconvenante dont ses graveurs avaient exécuté ses dessins, ainsi qu’il le fait dans son volume sur la Construction, puisqu’il paraît constant que ces prétendus dessins n’étaient que des croquis informes, que les graveurs étaient forcés de redessiner avant de les décalquer sur leurs planches , et sans s’occuper aucunement de la manière dont cet architecte les avait cotés : vices d’exécution dont se plaint de Chambray, dans son ouvrage intitulé Parallèle de l’architecture antique et de la moderne, édition de 1702, en parlant des proportions que cet architecte a données à ses ordres, en disant « qu’il n’a pu faire aucun usage des cotes que de l’Orme a mises sur ses dessins ; attendu que le bonhomme n’était point dessinateur, et que le talent de cet architecte, qui ne laisse point que d’avoir acquis beaucoup de réputation, consistait principalement dans la conduite du bâtiment, et qu’il était plus consommé en la connaissance de la taille et de la coupe des pierres que dans la composition des ordres ».

Abordant la question du château d’Anet dont on attribue la direction de la construction à Philibert de l’Orme, Antoine Callet explique que ce qui fut jadis la principale entrée intérieure de ce château n’est point son oeuvre mais celle de son frère Jean, que Henri II, pour lui témoigner la satisfaction qu’il éprouvait à la vue de ce chef-d’œuvre d’architecture, nomma superintendant des bâtiments de la couronne, en ajoutant à cette première faveur celle d’en faire connaître le motif, en disant : « à cause de ses grands talents en architecture ».

Un fait que, sans s’en douter, Philibert de l’Orme a lui-même confirmé, en parlant de la trompe qu’il avait construite au château d’Anet, pour ajouter un cabinet à l’appartement de Henri II, dont il était l’architecte particulier, dans lequel, dit-il, ce prince venait souvent se réfugier, pour s’occuper tranquillement des affaires de son royaume ; en ajoutant ensuite, dans son volume, lorsqu’il parle de cette trompe : « Je fus rédigé en grande perplexité, car je ne pouvais trouver ledit cabinet sans gâter le logis et les chambres qui étaient faites suivant les vieux fondements, et autres murs que l’on avait commencés premier que j’y fusse » ; déclaration astucieuse, mais cependant de la plus haute importance, nota Callet, puisqu’elle prouve évidemment, d’une part, que Philibert de l’Orme reconnaît que ce n’est point lui qui a fait construire ces nouveaux murs, et que de l’autre, à l’aide de la figure qu’il nous a donnée de cette trompe, et des murs neufs et vieux contre lesquels elle est adossée, et même avec lesquels elle est liée, figure que l’on trouve dans son volume, il reste démontré, même pour les plus incrédules, que les constructions neuves, qui dépassent de beaucoup celles de l’ancien corps de logis, font partie de la portion du château d’Anet que Jean Delorme son frère avait déjà terminée.

Examinons maintenant avec Callet ce que Philibert de l’Orme, toujours à propos du château d’Anet, dit de sa nouvelle charpente : « J’ai fait faire au château d’Anet, pour madame la duchesse de Valentinois, la couverture de deux petits pavillons qui sont au parc sur la rivière, où se pouvaient mettre les joueurs de cornets, de trompettes et autres instruments, pour donner plaisir au roi et princes, quand ils étaient dans ledit parc » ; et plus loin, parlant encore de sa charpente : « J’ai fait, dit-il, couvrir de telle façon la salle devant les baigneries, et aussi l’Hôtel-Dieu, que ladite dame fait faire au bout de son parc, près le pont d’Anet », bâtiments dont il n’avait point fait les constructions, ainsi qu’il le déclare lui-même sans toutefois faire connaître à ses lecteurs le nom de l’architecte, son frère, qui les avait exécutés.

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