LA FRANCE PITTORESQUE
Des centaines de squelettes
découverts à Amiens lors
de fouilles archéologiques
(France 3 Hauts-de-France)
Publié le mardi 24 octobre 2017, par Redaction
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Les fouilles préventives menées sur des parcelles de l’ancien Hôtel-Dieu d’Amiens ont révélé des zones d’inhumation utilisées au XVIIe siècle pour enterrer des centaines de personnes touchées par des épidémies
 

Ils s’attendaient à trouver des corps. Mais autant ? Les fouilles d’archéologie préventive menées sur le site de l’ancien garage BMW de la rue de la Résistance, à Amiens (Somme) ont dévoilé des fosses qui ont servi au XVIIe siècle à inhumer des centaines de malades touchés par les épidémies qui secouaient alors la Picardie.

Si le chantier, entamé en août 2016 par la DRAC Hauts-de-France sur un terrain correspondant aux parcelles de l’ancien Hôtel-Dieu Saint-Jean, avait déjà mis au jour quelques sépultures, la découverte demeure une surprise pour les archéologues. Le bâtiment médiéval n’avait pas vocation à accueillir les personnes atteintes de peste, choléra ou de lèpre, mais à offrir soins et asile aux indigents et aux vagabonds.

L'ancien Hôtel-Dieu Saint-Jean d'Amiens, sur les terres duquel ont été retrouvées les fosses d'inhumation

L’ancien Hôtel-Dieu Saint-Jean d’Amiens, sur les terres duquel
ont été retrouvées les fosses d’inhumation

Des épidémies de grande ampleur
Cette découverte révèle donc l’organisation de la ville lors des périodes de crise. « La municipalité d’Amiens s’est retrouvée débordée [par les épidémies], expose Richard Jonvel, chef d’opération sur le site. Elle a demandé à l’Hôtel-Dieu de prendre en charge les pestiférés. Normalement ils étaient reçus à l’extérieur de la ville, dans des maladreries ou des ladreries. »

Les six fosses, d’environ cinq mètres de diamètre, contiennent chacune une trentaine de squelettes. Contrairement aux autres sépultures, qui abritent des personnes pauvres atteintes de carences alimentaires, ces charniers abritent des corps issus de tous les horizons sociaux. Ils ont été inhumés avec un certain ordre malgré la gravité de la situation.

Course contre la montre
Malheureusement pour les archéologues, le temps presse. Les fouilles doivent laisser place à la construction d’un complexe immobilier. « On a probablement des centaines d’individus et ça demande plusieurs mois de fouilles », reconnaît Richard Jonvel.

Mais son équipe n’a que jusqu’à décembre pour récolter un maximum d’informations sur le site. Situé sur une ancienne île, il présente également des indications sur le développement de l’urbanisation du quartier Saint-Leu. « Il y aura des choix à faire », souligne le médiéviste.

France 3 Hauts-de-France
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