LA FRANCE PITTORESQUE
Petit Château de Navarre à Évreux :
non à la démolition
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Publié le dimanche 1er octobre 2017, par Redaction
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Encore un très bel exemple de notre patrimoine du XIXe siècle qui dans quelques jours ne sera plus que poussière. Une pétition pour le sauver a été mise en ligne par Urgences Patrimoine.
 

Situé à Évreux dans le quartier de Navarre cet élégant et fier édifice, propriété d’une association catholique, sera démoli sans état d’âme et apparemment, sans raison. Certes la restauration semble être fort coûteuse, mais il n’y a aucune urgence à vouloir le détruire. Pas d’état de péril imminent et aucun projet immobilier prévu, puisque le terrain est situé en zone inondable et que de ce fait, aucun permis de construire ne sera accordé.

Au XIVe siècle, la famille de Navarre s’implante à Évreux. En 1325, Jeanne de Navarre épouse ainsi Philippe III d’Évreux. Il fera construire un premier château, situé près de l’hippodrome actuel (détruit en 1836). Charles le Mauvais, leur fils, sera d’ailleurs roi de Navarre et comte d’Evreux. Plus récemment dans l’histoire de France, c’est Napoléon qui donne le domaine à Joséphine qu’il vient alors de répudier.

Le Petit Château de Navarre, à Évreux

Le Petit Château de Navarre, à Évreux

Mais l’extension de ce quartier d’Evreux est liée à l’implantation d’un certain nombre d’usines, puis d’une gare et de quartiers d’habitations à partir de 1837. On y construit des usines, des maisons, une gare. C’est au milieu du XIXe siècle que le Petit Château est construit à côté de l’église. Il fut donné en 1936 par sa propriétaire, Marthe Reveilhac, pour qu’une école confessionnelle puisse y être abritée. L’école de L’Immaculée Conception est alors créée. Le bâtiment héberge des élèves jusqu’en 2004. Le Petit Château est un bel exemple architectural du XIXème siècle avec des façades bien composées, aux détails intéressants (lucarnes, faîtière...).

Il s’agit bien ici d’une destruction abusive. Aucun projet alternatif n’a été envisagé et encore moins, la vente à un privé qui aurait pu le sauver. Nous nous posons aujourd’hui une question, explique Alexandra Sobczak, Présidente d’Urgences Patrimoine : pourquoi cette volonté de détruire tous les témoins du XIXe siècle qui n’ont pas la « chance » de bénéficier d’un classement ou d’une inscription à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques ? Ce château est pourtant le fleuron de ce quartier, faisant écho à l’église qui lui fait face. Cette destruction achevée, c’est un pan de l’histoire industrielle de la ville qui disparaîtra, laissant orphelins des centaines d’habitants qui entre 1930 et 2004 ont été scolarisés dans ces murs.

Certes une pétition est un bien faible moyen de défense, mais elle permet de diffuser l’information au plus grand nombre et de sensibiliser nos concitoyens et nos élus à ce problème de démolition abusive. Les propriétaires publics ou privés, devraient au moins chercher des solutions alternatives avant d’agir de façon irréversible.

C’est pour cette raison qu’aujourd’hui encore, rapporte Alexandra Sobczak, nous demandons à Madame la Ministre de la Culture, mais aussi à Monsieur Stéphane Bern, fraîchement nommé « Monsieur Patrimoine » par Monsieur le Président de la République, d’examiner au plus vite ce cas désespérant, sachant que Monsieur le Préfet du département de l’Eure s’est déjà ému de cette destruction et qu’avec l’expertise de professionnels du patrimoine, il a lui même dénoncé cette démolition.

Hélas, ce château est une propriété privée. Le seul et unique moyen de le sauver est une demande de protection d’urgence. Nous espérons donc que les instances compétentes agiront très rapidement, afin de préserver ce lieu d’Histoire et de mémoire. « Le Patrimoine ne peut pas lutter, ensemble, nous pouvons !!! »

Alexandra Sobczak
Présidente d’Urgences Patrimoine

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