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Villa des Brillants à Meudon :
l’autre musée Rodin
(Source : Le Parisien)
Publié le jeudi 23 mars 2017, par Redaction
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Loin du tumulte qui agite Paris à la fin du XIXe siècle, le cœur abîmé par sa rupture avec Camille Claudel, Auguste Rodin s’installe à la villa des Brillants, en 1893, avec « l’idée de fuir ». Il y meurt au sommet de sa gloire, en 1917
 

Cent ans après sa disparition, celui qui a fait basculer la sculpture dans la modernité est partout : sur les pièces de 2 € que la Monnaie de Paris mettra bientôt en circulation, à l’écran, interprété par Vincent Lindon, dans un biopic dont la sortie est prévue en mai, à l’hôtel Biron, à Paris (VIIe), qui abrite la majeure partie de ses œuvres... et à Meudon, sa dernière demeure.

Cette modeste maison de brique rouge, posée en haut de la colline, face au mont Valérien, semble bien calme aujourd’hui. Du temps de Rodin, elle bouillonne. Les ouvriers, qui logent dans de petits bâtiments construits le long de l’allée, s’interpellent sans cesse. Les charrettes à cheval vont et viennent depuis la Seine, transportant la terre qui arrive en péniche. À l’intérieur, pas de meuble bourgeois. La table est dressée sur des tréteaux. Un petit lit, à l’étage, n’est visible que pendant les journées du patrimoine. Partout, des antiques de taille variable. La passion de Rodin, qui en possède plus de 6 000. Ses « amis de la dernière heure ».

Villa des Brillants à Meudon, dernière demeure d'Auguste Rodin

Villa des Brillants à Meudon, dernière demeure d’Auguste Rodin

Pièce maîtresse, l’atelier, immense et lumineux, se révèle vite trop petit. « Il a choisi la maison à cause de cet espace », note Clémence Goldberger, directrice de la communication du musée, qui regroupe le prestigieux hôtel Biron et la petite maison de Meudon. L’imposant cadre de lit Renaissance qui trône au milieu de l’atelier n’est pas une erreur d’aménagement. « Le soir, les travaux en terre étaient enveloppés de draps mouillés et placés à l’intérieur, pour les protéger », détaille encore Clémence Goldberger. Les chiens savent qu’il ne faut pas s’en approcher.

Quand l’espace devient insuffisant, Rodin, bourreau de travail, fait reconstruire le pavillon de l’Alma, où il expose en 1900, dans son jardin. Le musée actuel conserve l’esprit de ce second atelier. Ici, pas de bronze mais des plâtres en quantité. Dont beaucoup ont fait scandale. L’Âge d’airain, en 1877, est jugé « trop beau ». Rodin est accusé de l’avoir moulé sur un homme. Quelques années plus tard, Le Penseur est traité de « gorille » par ses contemporains ; le Balzac, de « pingouin ».

« Nous le regardons avec 100 ans de plus, fait remarquer Clémence Goldberger. À l’époque, à son grand désespoir, il est à contre-courant de tout. » À force de génie, il a finalement imposé son talent. Quelques années avant sa mort, Auguste Rodin écrit : « Le véritable artiste exprime toujours ce qu’il pense au risque de bousculer tous les préjugés établis ».

Informations pratiques
Musée Rodin Meudon — 19 avenue Auguste Rodin, à Meudon (92)
Du vendredi au dimanche de 13 heures à 18 heures
Tél. : 01.41.14.35.00
Site Internet : http://www.musee-rodin.fr
Page Facebook : https://www.facebook.com/pages/Musee-Rodin-Meudon/279952575433058

Émeline Collet
Le Parisien

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