LA FRANCE PITTORESQUE
Les crimes républicains de la Terreur
perpétrés contre les Vendéens,
évoqués à l’Assemblée nationale
(Source : Assemblée nationale)
Publié le jeudi 1er décembre 2016, par Redaction
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Lors de la discussion du 29 novembre 2016 se déroulant à l’Assemblée nationale à propos d’un texte proclamant la réhabilitation de toutes les victimes de la répression de la Commune de Paris en 1871, le député vendéen Yannick Moreau s’est interrogé sur la repentance à géométrie variable, évoquant les crimes commis sur les Vendéens par la République à l’époque de la Convention nationale, quand le pays vivait sous le joug de la Terreur
 

« Mes chers collègues, foi de Vendéen, quitte à faire de la repentance, pourquoi ne pas commencer par l’abrogation des lois de la Terreur contre la Vendée, et la reconnaissance de ses crimes ? Vous voulez faire de la morale ? Soit, mais alors, commencez donc par abroger les lois de la Terreur. Reconnaissez l’abjection de l’écrasement de la révolte des Canuts Lyonnais, et plus encore, des crimes commis contre les enfants, les femmes et les hommes de Vendée.

« Vendéen, homme de l’Ouest, je sais y compris dans la tradition orale de ma propre famille, ce que furent les persécutions des simples gens qui refusaient le centralisme jacobin, la levée en masse de la conscription militaire, et l’interdiction de leur expression religieuse. Le 26 juillet 1793, à la Convention nationale, Barère réclame la destruction et l’extermination de la Vendée. Savez-vous mes chers collègues que c’est une loi, la loi du 1er août 1793, votée par la Convention nationale, qui prescrivait l’extermination des hommes, la déportation des femmes et des enfants, et la destruction du territoire de la Vendée ? Savez-vous qu’une deuxième loi, celle du 1er octobre 1794, vint renforcer l’horreur indicible ?

Le supplice de l'abbé Barbedette par les troupes républicaines, lors du massacre des Lucs-sur-Boulogne perpétré le 28 février 1794 au cours de la guerre de Vendée. Détail d'un vitrail de l'église des Lucs-sur-Boulogne (Vendée)

Le supplice de l’abbé Barbedette par les troupes républicaines, lors du massacre
des Lucs-sur-Boulogne perpétré le 28 février 1794 au cours de la guerre de Vendée.
Détail d’un vitrail de l’église des Lucs-sur-Boulogne (Vendée)

« Le massacre des Lucs-sur-Boulogne qui fit 564 morts, enfermés dans une église qui sera incendiée, en est le tragique symbole. Parmi les victimes, 110 enfants de moins de sept ans. La plus jeune, Louise Minaud, n’avait que 15 jours. Savez-vous que c’est ce même pouvoir de la Terreur ordonna la mise en oeuvre des noyades collectives dans la Loire, rebaptisée la grande baignoire nationale ? Des mariages dits républicains voulus par Jean-Baptiste Carrier, où un homme et une femme étaient enchaînés, nus, avant d’être noyés. Selon Reynald Secher, 4 800 personnes en furent victimes à l’automne 1793.

« Comment oublier les tristement célèbres colonnes infernales du général Turreau, dont le nom figure encore aujourd’hui sur l’Arc de Triomphe. Ces atrocités coûtèrent la vie à des dizaines de milliers de personnes. Savez-vous que c’est en Vendée que les premiers essais d’extermination industrielle furent menés ? A Noirmoutier, des camps d’extermination ont été établis. Partout en Vendée des fours à pain sont utilisés comme fours crématoires pour brûler vifs les habitants. La peau des Vendéens sert à l’élaboration de sacs ou de pantalons pour les gendarmes. La peau humaine selon le Conventionnel Saint-Just était d’une consistance et d’une bonté supérieure à celle du chamois et celle des sujets féminins plus souple mais moins solide.

« Reconnaissez donc, mes chers collègues, les erreurs et les horreurs de la Terreur, comme la loi du 10 juin 1794 qui succède à la terrible Loi des suspects votée le 17 septembre 1793. Avec elle, le Tribunal révolutionnaire élimine toute garantie de défense. Pierre Chaunu n’a pas hésité à parler de génocide franco-français dans l’avant-propos du livre de Reynald Secher.

Les noyades de Nantes, 1793. Organisation par Carrier, député de la Convention nationale, d'exécutions de masse par noyade. Dessin de Hippolyte de la Charlerie paru dans La Révolution française de Jules Janin (1862)

Les noyades de Nantes, 1793. Organisation par Carrier, député de la Convention nationale,
d’exécutions de masse par noyade. Dessin de Hippolyte de la Charlerie
paru dans La Révolution française de Jules Janin (1862)

« Et je vous cite, pour achever de vous convaincre, la lettre du général Westermann, surnommé le boucher des Vendéens, qui écrivit au Comité de salut public la chose suivante : Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains. Elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l’enterrer dans les marais et les bois de Savenay, suivant les ordres que vous m’aviez donnés. J’ai écrasé les enfants sous les sabots des chevaux, massacré les femmes qui, au moins pour celles-là, n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé.

« Les moyens d’extermination des Vendéens mis en œuvre par le Comité de Salut public et la Convention sont la matrice de ceux des régimes totalitaires du XXe siècle. Voilà un sujet qui mériterait une reconnaissance nationale. Car si la Vendée pardonne, elle n’oublie pas. Voyez comme il est difficile, mes chers collègues, de définir quelles commémorations doivent faire l’objet d’un devoir de mémoire. » (Yannick Moreau, député de la 3e circonscription de la Vendée)

Assemblée nationale
Deuxième séance du 29 novembre 2016

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