LA FRANCE PITTORESQUE
Jules Ier
(né en ? – mort le 13 avril 352)
Élu pape le 6 février 337
(« Histoire des souverains pontifes romains » (Tome 1)
par A. de Montor paru en 1846,
« Résumé de l’histoire des papes » par A. Bouvet de Cressé, paru en 1826
et « Le Vatican ou Portraits historiques des papes » paru en 1825)
Publié le lundi 15 août 2016, par Redaction
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Jules Ier, citoyen romain et diacre de l’Église, fut élu en 337 et convoqua le concile de Sardique (actuelle Sofia). Il fit tous ses efforts pour rappeler les Ariens à leur devoir et pour apaiser la fureur de ces hérétiques, que la protection de l’empereur Constance rendait plus insolents ; il bâtit deux églises à Rome, et mourut le 13 avril 352, ayant régné plus de quinze ans.

Jules eut une grande dispute avec les évêques d’Orient, pour avoir voulu soutenir le patriarche saint Athanase, déposé par eux au concile d’Antioche. Il écrivit différentes lettres, parmi lesquelles il s’en trouve quelques-unes dignes d’une attention particulière, en ce qu’elles montrent combien les successeurs de ce pape ont dépassé leurs pouvoirs. Il dit, en effet, à ces évêques d’Orient, qu’ils ne devaient pas déposer le patriarche sans lui en écrire, et il tient le même langage aux évêques d’Italie, et même à ceux d’Occident ; qu’ils devaient savoir que c’était une coutume antique, usitée dans les affaires importantes, relative aux églises principales fondées par les apôtres, telle que l’église d’Alexandrie ; qu’ils devaient attendre de lui une réponse qu’il n’aurait pas faite de lui seul, mais d’accord avec un concile d’Italie, semblable au concile assemblé pour écrire cette lettre, que tous étaient prêts à signer.

Pape Jules Ier (337 - 352)

Pape Jules Ier (337 - 352)

Il est facile de voir, d’après ce que nous venons de dire, que Jules Ier ne se croyait pas en droit de parler par lui-même, et d’après son avis seul, mais seulement au nom de tous les évêques d’Occident, représentés par les évêques d’Italie, comme plus à proximité, et cela uniquement en cas d’affaires graves, relatives aux églises métropolitaines, telles que les trois patriarchats d’Alexandrie, d’Antioche et de Jérusalem ; les primats de Césarée, en Palestine ; de Carthage, en Afrique, et autres semblables, qui ne relèvent d’aucun autre supérieur que du pape.

On peut conclure de là qu’il n’en était pas de même relativement aux affaires des autres églises soumises à un métropolitain et aux affaires peu importantes des premières.

Jules ne laissa pas, toutefois, de manifester l’esprit d’ambition introduit dans l’Église romaine, depuis le temps de saint Victor. En effet, en concédant aux ennemis d’Athanase, la célébration d’un concile demandé par ses députés, il s’explique de manière que ces derniers firent observer que ce concile, dont on promettait la convocation à Rome, serait purement ecclésiastique, sans l’assistance d’un comte, au nom de l’empereur, sans les ordres de celui-ci, et sans un poste de la garde impériale à la porte. Aussi, est-ce ce qui fit qu’ils n’osèrent se réunir.

Mais pourquoi les conciles romains n’auraient-ils pas été soumis à ces règlements ? Serait-ce parce qu’ils se célébraient à Rome ? Rome, à cette époque, ainsi que les autres villes d’Italie, était une ville impériale ; personne, d’ailleurs, n’ignore aujourd’hui que la prétendue « donation de Constantin » est un acte faux, et que les empereurs alors n’avaient pas moins de droit et moins d’autorité, que quand le monarque n’était pas chrétien.

Toute réunion nombreuse est sujette aux lois générales, et demande la permission spéciale du souverain, qui n’a coutume de l’accorder qu’avec les précautions nécessaires pour éviter les désordres communs aux grandes réunions. Une des précautions ordinaires est de désigner un magistrat qui préside l’assemblée au nom du souverain , et qui ait des troupes à ses ordres, en cas de nécessité. Il n’était donc pas juste que les papes pensassent à convoquer de nombreuses assemblées pour leur propre autorité, et sans la connaissance et l’intervention des empereurs. Prétendre le contraire, c’eût été affecter une indépendance qui, avec le temps, devait produire , et ne produisit que trop, l’orgueil, les usurpations du pouvoir, et devint, aux mains des papes, une arme funeste.

Saint Jules donna de nouveau aux notaires déjà établis l’ordre de rassembler tout ce qui appartenait au saint-siège, les actes, les donations, les testaments. Cenni croit, à ce sujet, que c’est là le principe formel de la fondation d’une bibliothèque pontificale. En trois ordinations, ce pape créa neuf ou dix évêques, dix-huit ou dix-neuf prêtres, quatre ou cinq diacres.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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