LA FRANCE PITTORESQUE
Sylvestre Ier
(né en ? – mort le 31 décembre 335)
Élu pape le 31 janvier 314
(« Histoire des souverains pontifes romains » (Tome 1)
par A. de Montor paru en 1846,
« Résumé de l’histoire des papes » par A. Bouvet de Cressé, paru en 1826
et « Le Vatican ou Portraits historiques des papes » paru en 1825)
Publié le lundi 15 août 2016, par Redaction
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Sylvestre Ier, successeur de Melchiade, envoya des députés au concile d’Arles pour l’affaire des donatistes, et en tint lui-même plusieurs à Rome.

Sylvestre eut la consolation de trouver, dans la personne de l’empereur Constantin, un illustre protecteur de l’Église. Ce pape envoya aussi, pour assister en son nom au premier concile général, tenu à Nicée en 325, Victor et Vincent, prêtres de l’Église, de Rome, avec Osius, évêque de Cordoue.

Ce concile visait notamment à condamner l’hérésie d’Arius, qui soutenait que Jésus-Christ n’était pas dieu, mais seulement un homme. Le concile devait également prononcer sur les dissensions de l’Église concernant la célébration de la Pâque, et chercher à éteindre le schisme de Mélèce de Thèbes en Égypte, évêque de Licopolis, également en Égypte, contre le patriarche d’Alexandrie. Le concile était composé de 318 évêques, outre les légats du pape. L’empereur Constantin y intervint avec une grande pompe.

Pape Sylvestre Ier (314 - 335)

Pape Sylvestre Ier (314 - 335)

Arius était un prêtre africain, poète et musicien, qui composait des cantiques spirituels pour les personnes pieuses et les ouvriers, avait mis en vers sa doctrine, et, par un tel moyen, l’avait répandue parmi le peuple. Le même moyen avait été employé auparavant par Valentinus et Armonius : il avait réussi souvent aux hérétiques. Les Pères, après plusieurs délibérations, formèrent le symbole de la foi, Credo in unum Deum, etc., et déclarèrent, contre l’avis des ariens, que le Fils était consubstantiel avec l’Éternel, son Père. On établit, contre les quartadécimants, que le 21 de mars tomberait l’équinoxe d’hiver, et que le dimanche, après la quatorzième lune, qui tomberait dans ce jour (21) ou après ce jour, on célébrerait la Pâque. On ordonna que le patriarche d’Alexandrie publierait particulièrement le jour où l’on devrait célébrer la Pâque, parce que, dans cette ville plus que partout ailleurs, on étudiait soigneusement l’astronomie : c’est de là que nous est venu l’usage du cycle pascal, du nombre d’or et des indictions.

Le cycle pascal est un cycle de 532 années. A la fin de cette période, la fête de Pâques revient au même jour de dimanche. Ce cycle ramène les nouvelles lunes aux mêmes jours de l’année julienne. Il fut attribué à Denys le Petit et à Victorianus (457). Il est le produit des 19 ans du cycle lunaire, par les 28 ans du cycle solaire.

L’indiction est une période ou cycle de quinze ans, nommée ainsi d’un tribut que les Romains levaient tous les ans dans les provinces, pour fournir à la paye des soldats qui avaient quinze ans de service. Cette période commença selon les uns en 312, et selon les autres en 313. Pour trouver l’année d’indiction, on ajoute 3 à un millésime de l’année grégorienne, et l’on divise par 15 cette somme. Le reste indique l’indiction ; si le reste est 0, l’indiction est 15.

Le nombre d’or est un nombre qui marque à quelle année du cycle lunaire appartient une année donnée. Voici de quelle manière on trouve le nombre d’or, de quelque année que ce soit, depuis Jésus-Christ : il ne faut ajouter qu’un au nombre des années qui se sont écoulées depuis Jésus-Christ ; on divise la somme par 19. Ce qui restera après la division faite sera le nombre d’or que l’on cherche ; s’il ne reste rien, le nombre d’or sera 19.

Lors du concile de Nicée, on décréta également que Mélèce resterait sans aucune juridiction à Licopolis, et que ceux qui avaient été ordonnés par lui seraient soumis au patriarche d’Alexandrie. En outre, on forma vingt canons pour la réforme de la discipline ecclésiastique.

Ce fut aussi dans ce concile que l’on proposa une loi sur la continence à prescrire au clergé. Saint Paphunce, évêque octogénaire, s’y opposa avec vigueur, faisant valoir une vérité démontrée par les siècles suivants, après que le pape Sirice eut converti en une obligation pour les évêques, pour les prêtres et pour les diacres, une mesure qui n’était l’effet que de la dévotion d’un petit nombre.

La mort de Sylvestre, arrivée en décembre 335, fut celle d’un saint. On a prétendu que Sylvestre avait instruit Constantin sur la doctrine des chrétiens, et qu’il l’avait baptisé de sa propre main. Ce fait paraît supposé à quelques érudits, aussi le mettent-ils au rang des fables, de même que la prétendue donation de la ville de Rome, que la reconnaissance et la piété de l’empereur auraient engagé à faire au pape Sylvestre.

Ce pontife ordonna que la tête du baptisé soit ointe avec le chrême par le prêtre ; et il voulut également que les jours de la semaine, excepté le samedi et le dimanche, s’appelassent féries, nom déjà en usage, suivant quelques auteurs, particulièrement Tertullien. Le lundi est appelé la seconde férie, le mardi la troisième férie, et ainsi de suite jusqu’au vendredi, qui s’appelle la sixième férie. On ne dit point la première férie ni la septième férie, se contenant des mots ordinaires de dimanche et de samedi.

En six ordinations, le saint-père cré soixante-deux ou soixante-trois évêques, quarante-deux prêtres et vingt-six diacres. Il fut enterré dans le cimetière de Priscille, sur la voie Salara, et de là transporté en 762 par Paul Ier dans l’église qu’il fit faire sur la maison paternelle du saint pape et qu’il appela Saint-Sylvestre in campo Marzo.

Ce fut sous le pontificat de saint Sylvestre qu’Hélène, mère de Constantin, trouva à Jérusalem la vraie croix et le saint tombeau.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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