LA FRANCE PITTORESQUE
Lin
(né vers 13 - mort vers 79)
Devient pape le 30 juin 67
(« Histoire des souverains pontifes romains » (Tome 1)
par A. de Montor paru en 1846,
« Résumé de l’histoire des papes » par A. Bouvet de Cressé, paru en 1826
et « Le Vatican ou Portraits historiques des papes » paru en 1825)
Publié le mardi 9 août 2016, par Redaction
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Saint Lin, originaire de Volterre, village de Toscane, était fils d’Herculanus, de la famille des Mauri. Quelques auteurs supposent que cette famille est celle qu’on a appelée Morosina à Venise, et Morigia à Milan. A l’âge de 22 ans, il fut envoyé pour étudier à Rome. Là, il vit saint Pierre, qui l’envoya en France, à Besançon, pour y prêcher Jésus-Christ. On dit même que ce saint toscan eut le titre d’évêque. De retour à Rome, Lin fut déclaré, par Pierre, son coadjuteur, pour l’aider dans les fonctions de l’Église.

Ce fut saint Lin qui ordonna que les femmes n’entreraient que voilées dans l’église. Il excommunia les Ménandriens qui, sur la foi de Ménandre, Samaritain, disciple de Simon le Magicien, soutenaient que le monde était une création des anges et non de Dieu, et publiaient les erreurs des nicolaïtes (ainsi appelés de Nicolas, diacre d’Antioche), qui prétendaient que toutes les choses fussent communes parmi les chrétiens, et qui s’abandonnaient dans les assemblées aux plus infâmes turpitudes, comme la majeure partie des premiers hérétiques. Ménandre fut peut-être le premier à porter dans l’Église les germes des philosophies orientales qui propagèrent une forêt inextricable d’hérésies qu’il ne fut pas facile de déraciner.

Pape saint Lin (67 - 79)

Pape saint Lin (67 - 79)

C’est sous son pontificat qu’eut lieu la destruction de Jérusalem. Lin put voir arriver à Rome les premiers Juifs, qui furent ensuite condamnés aux travaux pour élever l’arc de l’empereur Titus (24 juin 79 - 13 septembre 81), où l’on remarque le chandelier à sept branches, exposé devant l’orgueil des Romains comme un des trophées de la victoire.

On ne sait rien de bien certain sur sa vie, ni sur sa mort. Le témoignage le plus ancien le concernant est celui de saint Irénée, évêque de Lyon, qui vivait cent ans après la mort de cet évêque de Rome. On a publié des ouvrages qui lui ont été attribués, mais on les reconnaît aujourd’hui comme apocryphes.

Ce fut sous l’empereur romain Vespasien (22 décembre 69 - 23 juin 79) que Lin mourut, victime de la méchanceté du consul Saturnin, avec une ingratitude d’autant plus honteuse que ce personnage devait à saint Lin d’avoir, à sa demande, chassé les démons du corps d’une de ses filles. On ne sait pas ce qu’était ce magistrat supposé, car les consuls étaient Lucius-Cesène Commode, Vérus et Caïus Cornélius-Priscus. En outre, il n’existait à cette époque aucune persécution dirigée contre les chrétiens, puisque celle qui fut ordonnée en 71 par le même Vespasien contre ceux, en particulier, qu’on prétendait issus de David, était terminée, et que, d’ailleurs, Lin, dont le nom et la patrie indiquent assez une origine italienne, ne pouvait être compris dans une telle catégorie.

En dépit de ces incertitudes, Lin est nommé parmi les martyrs de l’Église romaine, qui est d’une plus haute antiquité que le sacramentaire de Gélase, et d’une plus grande autorité sur ce point.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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