LA FRANCE PITTORESQUE
Pierre
(né au Ier siècle av. J.-C. – mort vers 67)
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Publié le mardi 9 août 2016, par Redaction
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Disciple de Jésus-Christ, qu’il rougit d’avoir renié, saint Pierre paraît, et fonde à Rome l’église de son divin maître, dont il devient le successeur immédiat. Certes, si quelque chose est regrettable, c’est qu’il en soit de la primitive église comme de l’origine de la plupart des nations ; que tout enfin y soit obscur, douteux, et se perde dans la nuit des temps.

Cependant, comme il serait inconvenant d’oublier le prince des apôtres, nous nous contenterons de dire que saint Pierre fut témoin de la résurrection et de l’ascension de Jésus-Christ, et que, le jour même où le Saint-Esprit descendit sur les apôtres, il prêcha avec tant de force la résurrection du sauveur, que trois mille personnes se convertirent, et demandèrent à être baptisées.

Saint-Pierre était de Bethsaïde, ville de Galilée. Son premier nom était Simon ; mais le fils de Dieu l’ayant appelé à l’apostolat, lui donna celui de Céphas, qui veut dire Pierre. Il fonda l’église d’Antioche, l’an 36 de l’ère chrétienne ; Hérode-Agrippa l’ayant fait mettre en prison à Jérusalem, il fut délivré par un ange, et sortit de cette ville, en 42.

Saint-Pierre vint à Rome l’année suivante, et y établit son siège épiscopal. Il présida le concile de Jérusalem, l’an 49, et étant revenu à Rome, d’où il avait été chassé avec les Juifs, en 48, il y combattit Simon le magicien, chef des hérétiques, qui, voyant que, par l’effet de l’imposition des mains apostoliques, les fidèles parlaient plusieurs langues, et opéraient des prodiges, offrit de l’argent pour acheter la vertu de communiquer ces dons. C’est de là qu’est venu le nom de Simoniaques, que l’on donne à ceux qui n’ont pas honte de trafiquer des choses saintes, ou qui sont assez ignorants pour ne pas savoir qu’on lit dans la Bible : Vendi non debent dona Dei ; et dans saint Mathieu : Gratis accepistis, gratis date.

Favori de l’empereur Néron (13 octobre 54 - 11 juin 68), Simon ayant annoncé que, à certain jour, il s’envolerait au ciel, tout le monde accourut à ce spectacle, et déjà il prenait l’essor dans les nues, porté qu’il était par les démons, quand, à la prière de saint Pierre, il tomba à terre, et se rompit les jambes. La douleur de sa chute, et le dépit qu’il eut d’avoir reçu un affront si public, ayant causé la mort de Simon, l’Église, par cet événement, se trouva délivrée d’un très redoutable ennemi, l’an 66 ou 67 de l’ère nouvelle.

Que ce fait soit apocryphe, ou non, peu importe, puisqu’il suffit de le rapporter, pour le faire connaître ; mais ce qui importe beaucoup, c’est de remarquer que saint Paul étant, après de longs voyages revenu à Rome, en 66, fut accusé devant Néron, et se défendit lui-même, sans le secours de personne, selon qu’il l’écrivit ensuite dans sa seconde lettre à son disciple Timothée. Si saint Pierre, à cette époque, eût été à Rome, nul doute en effet qu’il aurait assisté saint Paul, dans un si pressant besoin.

Et cependant tous les historiens, depuis le IIIe siècle assurent, sans preuve aucune, que saint Pierre et saint Paul souffrirent le martyre, à Rome, en 67 sous le règne de Néron.

Quoi qu’il en soit de tous ces doutes, condamné à mourir en croix, saint Pierre demanda d’avoir la tête en bas, « de peur, a-t-on répété avec un saint père, qu’on ne crût qu’il affectait la gloire de Jésus-Christ, s’il eût été, comme lui, crucifié la tête en haut. » Le prince des apôtres fut attaché à la croix, le même jour, et au même endroit que saint Paul fut décapité.

Saint Pierre a écrit deux épîtres, que l’Église reconnaît pour canoniques. Quant à ses actes, à son évangile et à son apocalypse, ce sont tous ouvrages supposés. Nous nous permettrons encore de remarquer que de tous ceux qui, à tort ou à droit, ont occupé le trône pontifical, nul n’a ambitionné de porter le nom du premier apôtre, excepté deux ou trois anti-papes.

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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