LA FRANCE PITTORESQUE
Varium et mutabile semper
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Publié le jeudi 21 juillet 2016, par Redaction
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Chose variable et toujours changeante — que la femme (VIRGILE, Énéide, liv. IV, v. 569)
 

Didon a consenti au départ d’Énée, mais déjà, dans son désespoir, elle songe à le retenir. Mercure apparaît au héros troyen pour lui rappeler la volonté de Jupiter : « Pars, lui dit-il, pars sans différer et souviens-toi que la femme varie et change toujours. »

On connaît les deux vers de François Ier, qui sont une traduction de celui de Virgile. Le roi se trouvait au château. de Chambord avec sa sœur Marguerite de Navarre, cette reine si remarquable par son esprit et par l’attachement qu’elle portait à son frère. La reine aperçut un jour avec étonnement ces deux vers sur une vitre, où ils avaient été tracés avec un diamant par François Ier lui-même :

Souvent femme varie,
Bien fol est qui s’y fie.

Elle reprocha à son frère d’avoir manqué de galanterie envers un sexe qu’il aimait et qu’il devait naturellement défendre.

« Faites-moi le plaisir, reprit miss Bertram, de dire à M. Charles que je pense qu’il ne doit pas songer à continuer ses études de la manière qui a eu lieu jusqu’ici. Dominie la quitta la tête baissée, et, en fermant la porte, il ne put s’empêcher de prononcer le varium et mutabile semper de Virgile. » (Walter SCOTT, Guy Mannering)

« De là jaillissent chez la femme et ces plaisanteries dont vous riez le premier, et ces réflexions qui vous surprennent par leur profondeur ; de là viennent ces changements soudains et ces caprices d’un esprit qui flotte. Parfois elle devient tout à coup d’une extrême tendresse, parfois elle est maussade et indéchiffrable ; enfin, elle accomplit le varium et mutabile semper que nous avons eu jusqu’ici la sottise d’attribuer à leur constitution. » (BALZAC, Physiologie du mariage)

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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