LA FRANCE PITTORESQUE
Vanitas vanitatum !
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Publié le jeudi 21 juillet 2016, par Redaction
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Vanité des vanités !
 

Premiers mots de l’Écclésiaste, dont les différents chapitres sont une paraphrase de cette idée : Vanitas vanitatum, et omnia vanitas, vanité des vanités, et tout est vanité. « J’ai élevé des ouvrages magnifiques, j’ai bâti des maisons et j’ai planté des vignes. J’ai possédé des serviteurs et une nombreuse famille, et de grands troupeaux de bœufs et de brebis. J’ai entassé l’argent et l’or, le revenu des rois et des provinces ; j’ai eu des musiciens et des musiciennes... En tout cela je n’ai vu que vanité, affliction d’esprit ; rien de stable sous le soleil. »

« Aussi la France, qui vous revit avec tant de joie, environnée d’un nouvel éclat, n’avait-elle plus d’autres pompes et d’autres triomphes pour vous, au retour de ce voyage fameux d’où vous aviez remporté tant de gloire et de si belles espérances. Vanité des vanités, et tout est vanité, vanitas vanitatum, et omnia vanitas ! » (BOSSUET, Oraison funèbre d’Henriette d’Angleterre)

« Voilà Joseph-Godefroy Leibnitz qui a découvert que la matière est un assemblage de monades. Soit ; je ne le comprends pas, ni lui non plus. Eh bien ! mon âme sera une monade, ne me voilà-t-il pas bien instruit ? Je vais vous prouver que vous êtes immortel, me dit mon docteur. Mais vraiment, il me fera plaisir, j’ai tout aussi grande envie que lui d’être immortel. Je n’ai fait la Henriade que pour cela, mais mon homme se croit bien plus sûr d’être immortel par ses arguments que moi par ma Henriade : Vanitas vanitatum ! » (VOLTAIRE)

« Dès le règne de Julien l’Apostat, Argos était tellement déchue de sa gloire, qu’elle ne put, à cause de sa pauvreté, contribuer au rétablissement et aux frais des jeux isthmiques. Enfin, Argos, la patrie du roi des rois, devenue dans le Moyen Age l’héritage d’une veuve vénitienne, fut vendue par cette veuve à la république de Venise, pour deux cents ducats de rente viagère, et cinq cents une fois payés : Omnia vanitas ! » (CHATEAUBRIAND, Itinéraire de Paris à Jérusalem)

« Que de gens, dans notre monde de petites vanités ridicules, nous rappellent ce ridicule aubergiste d’opéra qui se glorifie de ce que Louis XIV, le grand roi, a eu la bonté de lui adresser ces magnanimes paroles : Monsieur Sansonnet, vous avez là une drôle de perruque ! Pitié que tout cela ! Vanitas vanitatum ! » (CHAMPAGNAC)

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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