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Amettes (Pas-de-Calais) : village patrimoine
et terre de pèlerinage
(Source : La Voix du Nord)
Publié le lundi 25 juillet 2016, par Redaction
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Au Pays de la Lys romane, Amettes fait figure de joyau du patrimoine. Riche de son passé, la commune a su le mettre en valeur et a obtenu en 2012 le label Village patrimoine. Une initiative qui lui a permis de promouvoir et dynamiser ce petit bourg de 500 habitants.
 

Un peu de latin pour commencer. Le village tire son nom des mots amnio, amnis, qui signifient « sur la même rivière ». Une expression qui lui colle à la peau, puisque la petite bourgade est située entre deux cours d’eau : la Nave et la Coqueline. Chaque année, ce sont plus de 30 000 visiteurs qui viennent fouler de leurs pas les rues de ce bourg, qui a obtenu le label Village patrimoine en 2012.

Vue d'Amettes, village natal de saint Benoît Labre

Vue d’Amettes, village natal de saint Benoît Labre

30 000 km en quatorze ans
La célébrité de ce lieu s’explique notamment par la présence de la maison natale de saint Benoît Labre, né en 1748 à Amettes. Aîné d’une fratrie de quinze enfants, on le surnomme le « vagabond de Dieu ». En quatorze ans de pèlerinage sur les routes d’Europe, il aurait parcouru 30 000 kilomètres. 200 miracles seraient également de son fait, ce qui lui a valu d’être canonisé en 1881. « Il est un peu reconnu comme le premier SDF de France. Il aurait même passé une ou deux nuits en prison, car on l’avait pris pour un vagabond », raconte en rigolant Gérard Dhollande, historien du village.

Terre de pèlerinage, le village est aussi connu pour son église Saint-Sulpice, datant de 1573 et abritant les reliques du saint. « Devant l’affluence, il y a jusqu’à 600 personnes le 16 avril, jour de commémoration de la mort de saint Benoît, l’église a dû être agrandie », confie Gérard Dhollande.

Maison natale de saint Benoît Labre, à Amettes

Maison natale de saint Benoît Labre, à Amettes

La commune est aussi un carrefour de randonnée. Le sentier le plus célèbre, la Via Francigena, relie Canterbury à Rome, en empruntant les sentiers de la Lys romane. Ce circuit a été voulu par Jules César, pour commercer avec les Anglais. D’autres balades, plus courtes, sillonnent également les lieux : la Coqueline ; le GR 127, entre Arras et le GR du littoral ; la boucle des collines ; et le sentier des Fauconniers. Au fil des promenades, les secrets du village se dévoilent : rue des Berceaux, chapelle Foulon, chemin des morts, ancien presbytère, seigneurie Du Hamel... Une histoire à découvrir ou redécouvrir.

Au fil du temps
En 1940, alors qu’Amettes était sous occupation allemande, un miracle que l’on attribue à saint Benoît Labre, s’y est produit. Les Allemands voulaient loger leurs chevaux dans sa maison natale, mais ces derniers ont refusé d’obtempérer et de descendre le terrain qui y mène. Les cavaliers ont donc dû faire demi-tour. La sœur de Gérard Dhollande, qui avait 14 ans à l’époque, a assisté à cette scène. Elle est devenue religieuse.

Saint Benoît Labre (1748-1783). Estampe de Jean-Baptiste Vérité (1791)

Saint Benoît Labre (1748-1783). Estampe de Jean-Baptiste Vérité (1791)

Si la rue des Berceaux est connue comme une ancienne place de tir à l’arc, elle l’est aussi pour le jeu de balle au tamis. Un sport très célèbre jusqu’à la Seconde Guerre mondiale dans le nord de la France et qui se jouait avec des raquettes très spéciales.

Récemment, Gérard Dhollande a découvert que les poètes Paul Verlaine et Germain Nouveau sont venus en pèlerinage dans le village, à l’été 1877.

En 1925, c’est un Amettois qui a fondé la section des mineurs de la CFTC, le syndicat des travailleurs chrétiens. En 1964, il fut élu président national de la CFTC. Son nom : Joseph Sauty.

Site Internet : http://www.amis-benoit-labre.net/labre_amettes.php

Églantine Lebrun
La Voix du Nord

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