LA FRANCE PITTORESQUE
Tantae molis erat romanam
condere gentem !
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Publié le dimanche 17 juillet 2016, par Redaction
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Tant il était difficile de fonder l’empire romain !
 

Troie est renversée, la colère de Junon est satisfaite ; mais la déesse apprend qu’une race de guerriers, sortie du sang troyen, fondera un jour une ville puissante, que ce peuple roi sera le suprême arbitre du monde ; sa haine endormie se réveille, « elle repoussait loin du Latium lesTroyens, jouets des flots, tristes restes de la fureur des Grecs et de l’impitoyable Achille. Depuis sept ans, poursuivis par le destin, ils erraient sur toutes les mers, tant il était difficile de fonder l’empire romain ! »

Tantae molis erat romanam condere gentem ! Ce vers, d’une harmonie et d’une noblesse imposante, temine admirablement le magnifique tableau de la haine de Junon. Delille l’a traduit ainsi : Tant dut coûter de peine le long enfantement de la grandeur romaine.

« Lorsque toute l’Europe fut chrétienne, lorsque la théologie eut pris place à la tête de l’enseignement, et que les autres facultés se furent rangées autour d’elle, comme des dames autour de leur souveraine, le genre humain étant ainsi préparé, les sciences naturelles lui furent données : Tantae molis erat romanam condere gentem ! » (Joseph DE MAISTRE)

« Gardons-nous de nous plaindre, ni de plaindre Milton de ces délais inspirateurs, de ces distractions fécondes et de cette création tardive, qui furent imposés à son génie : Tantae molis erat ! » (VILLEMAIN)

« A ce spectacle bien compris, il n’aurait donc pas été surprenant qu’Auguste eût voulu abdiquer l’empire, et que personne, après lui, n’eût voulu s’en charger : Tantae molis erat ! il la garda pourtant, et les successeurs ne lui manquèrent pas. » (Gatien ARNOULT, Doctrine philosophique)

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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