LA FRANCE PITTORESQUE
Servum pecus
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Publié le lundi 11 juillet 2016, par Redaction
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Troupeau servile
 

« O imitatores, servum pecus, a dit Horace, ô imitateurs, troupeau servile ! » imiter les grands modèles sans les copier, se remplir de leurs sentiments et de leurs pensées, de leurs expressions et de leurs tours, en disposer comme de son propre bien, sans gêne et sans contrainte, fut toujours le privilèges exclusif de quelques écrivains de génie.

Molière disait : « Je prends mon bien partout où je le trouve. » Il imitait donc, mais il surpassait, mais il changeait le cuivre en or, fidèle au précepte : Il est permis de voler un auteur, pourvu qu’on le tue.

« Comment se fait-il que l’homme, dont la pensée s’élance jusque dans les cieux ; l’homme, la plus belle, la plus excellente et la plus noble des créatures, le miracle de la nature, comme l’appelle Zoroastre ; le miroir de la présence divine, selon saint Chrysostome ; l’image de Dieu, suivant Moïse ; le rayon de la divinité, comme dit Platon ; la merveille des merveilles, suivant Aristote ; comment se fait-il que l’homme se dégrade ainsi lui-même, en se vouant à une imitation servile ? O imitatores !... » (STERNE)

« Avant 1789, quand il y avait en France une noblesse, on conçoit que la constitution anglaise pût s’établir en France sous la forme qu’elle a en Angleterre. Mais en 1814 !... Et, plus tard, en 1830 !... O imitatores, servum pecus ! » (Pierre LEROUX, De la Ploutocratie)

« Il est membre de l’Institut, donc il enseignait dans nos écoles publiques ce qu’il n’a jamais su, donc les ministres vont lui confier des charges qu’il est incapable de remplir, etc., etc. Voilà le mal, et nos gouvernants devraient au moins distinguer le poussier du bon grain, et les talents réels, du servum pecus, de la bande moutonne, qu’un jury complaisant a fait agréger. » (CASTIL-BLAZE)

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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