LA FRANCE PITTORESQUE
Proles sine matre creata
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Publié le lundi 4 juillet 2016, par Redaction
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Une fille née sans mère
 

Lorsque Montesquieu publia son livre De l’Esprit des lois, il y mit cette épigraphe, tirée d’un vers d’Ovide : Proles sine matre creata, indiquant ainsi que son ouvrage n’avait pas eu de modèle. Quelques écrivains ont affirmé que Montesquieu donnait lui-même cette explication de son épigraphe : « Un livre sur les lois doit être fait dans un pays de liberté ; la liberté en est la mère : je l’ai fait sans mère. »

« La poésie lyrique, la poésie épique, les fabliaux, la satire, sont des genres dont on peut dire : Prolem sine matre creatam, qui n’ont pas d’antécédents latins, d’origine latine, qui surgissent spontanément dans la langue vivante et populaire du Moyen Age. » (J.-J. AMPÈRE, Littérature française au Moyen Age)

« La France avait toutes les lumières du génie, pour éclairer la science des lois ; il ne lui manquait que cette liberté, dont l’absence faisait dire plus tard à Montesquieu, en tête de son ouvrage : Prolem sine matre creatam. » (VILLEMAIN)

« Voilà bientôt trois siècles que les métaphysiciens et, à leur suite, beaucoup de philosophes, moralistes, politiques ou autres, discutent sur ce que l’on pourrait appeler l’homme sans l’humanité : Prolem sine matre creatam. » (Pierre LEROUX, Humanité)

« Imaginez le phénomène le plus ordinaire... Maintenant, je ne suis pas difficile ; je ne demande ni les aïeules, ni les trisaïeules du phénomène, je me contente de sa mère ; hélas ! tout le monde demeure muet, et c’est toujours (j’entends dans l’ordre matériel) proles sine matre creata. » (Joseph DE MAISTRE)

« Pour être plus sûr de son fait, et peut-être aussi pour avoir deux témoins en cas de besoin, la Popelinière prend deux de ses amis avec lui ; un de ces amis n’était rien moins que le fameux Vaucanson, celui qui a fait digérer un canard, le père légitime de l’automate flûteur : Prolem sine matre creatam. » (Jules JANIN, Littérature dramatique)

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