LA FRANCE PITTORESQUE
Perinde ac cadaver
()
Publié le lundi 4 juillet 2016, par Redaction
Imprimer cet article
Comme un cadavre
 

Saint Ignace de Loyola fit de ce mot la base de la discipline de son institut. Il voulut faire entendre par là que les membres de la compagnie de Jésus doivent être soumis aveuglément aux volontés de leurs supérieurs, sans opposer plus de résistance qu’un cadavre. Il est juste d’ajouter que cette obéissance passive n’était pas absolue ; le fondateur y avait mis cette restriction : In omnibus ubi peccatum non cerneretur, dans toutes les choses où l’on ne voit pas de péché.

« Il existe de nos jours une compagnie où, en descendant de la chaire, un prédicateur illustre épluche les herbes, où un directeur de consciences balaye les escaliers, et cette compagnie est celle des jésuites ! Il en était ainsi autrefois à Port-Royal : les célèbres solitaires subissaient avec joie des mortifications du cœur et de l’âme, qui faisaient d’eux des cadavres moraux : Perinde ac cadaver. » (DE PONTMARTIN, Causeries littéraires)

« Comme nous sortions de la maison, nous aperçûmes dans la loge du portier un père jésuite qui inscrivait son nom sur un tableau, et, à côté de ce nom, l’heure que marquait la pendule. Il venait de recevoir quelques pièces- d’argent du portier. — Au retour, dit Arthur, il indiquera sur le tableau l’heure de sa rentrée, il rendra compte de sa dépense. — Telle est la règle, en effet, ajouta M. de Linières ; la vie privée de chacun ici doit être à jour. On ne demande le secret que pour l’exécution des ordres qui sont donnés ; en ce cas, l’obéissance doit être entière, instantanée, discrète... — Perinde ac cadaver, c’est tout dire, reprit Arthur. » (Revue de Paris)

Copyright © LA FRANCE PITTORESQUE
Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

Imprimer cet article

LA FRANCE PITTORESQUE