LA FRANCE PITTORESQUE
Pendent opera interrupta
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Publié le lundi 4 juillet 2016, par Redaction
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Les travaux commencés s’arrêtent
 

Virgile (Énéide, liv. IV, v. 88) nous peint l’état de stagnation qui a succédé dans Carthage naissante à la première activité des Tyriens, depuis que Didon, tout entière à sa passion pour Énée, ne songe plus à ses devoirs de reine.

Racine fait dire à Phèdre (acte III, scène I) :

Moi, régner ! moi, ranger un État sous une loi,
Quand ma faible raison ne règne plus sur moi !
Lorsque j’ai de mes sens abandonné l’empire !
Quand sous un joug honteux à peine je respire !
Quand je me meurs !

« En regardant ces lentes réparations qui ôtaient à Prasly la poésie de ses ruines sans lui donner encore l’air d’un château habitable, on songeait involontairement au pendent opera interrupta de Virgile. » (DE PONTMARTIN, Le Fond de la coupe)

« Je ne me presse point d’élever mon bâtiment (le Siècle de Louis XIV), pendent opera interrupta. » (VOLTAIRE, Lettre à M. l’abbé Dubos)

« Les grands édifices comme les grandes montagnes sont l’ouvrage des siècles. Souvent l’art se transforme, qu’ils pendent encore, pendent opera interrupta ; ils se continuent paisiblement selon l’art transformé. » (Victor HUGO, Notre-Dame de Paris)

« Dans l’absence de foi religieuse, nous ne vivons pas, nous végétons : au lieu de s’achever, les grande travaux si bien commencés par nos pères, restent interrompus, pendent opera interrupta. » (Gatien ARNOULD, Doctrine philosophique)

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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