LA FRANCE PITTORESQUE
23 juin 1806 : mort du zoologiste
et physicien Mathurin-Jacques Brisson
(D’après « Biographie universelle, ancienne
et moderne » (tome 5), paru en 1812)
Publié le mercredi 22 juin 2016, par Redaction
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Né à Fontenay-le-Comte (Vendée) le 30 avril 1723, il fut maître de physique et d’histoire naturelle des enfants de France, censeur royal, membre de l’académie des Sciences, et ensuite de l’Institut.

Il avait été attaché à Réaumur dans sa jeunesse ; il l’aidait dans ses travaux, et dirigeait le cabinet de ce naturaliste. Il succéda à l’abbé Nollet pour la chaire de physique au collège de Navarre, et fut chargé par le gouvernement d’établir des paratonnerres sur plusieurs édifices publics, et d’examiner ceux que des artistes ou des physiciens moins experts avaient construits.

Mathurin-Jacques Brisson

Mathurin-Jacques Brisson

Brisson mourut à Croissy, près de Versailles, le 23 juin 1806. Quelques mois avant sa mort, une attaque d’apoplexie effaça toutes ses idées, les connaissances qu’il avait acquises par un travail long et assidu, et tous ses souvenirs, même ceux de la langue française ; il ne prononçait plus que quelques mots de l’idiome poitevin, qu’il avait parlé dans son enfance.

Il a composé plusieurs ouvrages : Système du règne animal, et ordre des oursins de mer, traduit de Th. Klein (1754) ; Tableau de Zoologie, sous ce titre : le Règne animal, divisé en neuf classes (1756) ; Ornithologie, ou Méthode contenant la division des oiseaux en ordres, sections, genres, espèces, et leurs variétés, à laquelle on a joint la description exacte de chaque espèce, avec les citations des auteurs qui en ont traité, et les noms qu’ils leur ont donnés, etc., (1760). Le texte est en latin et en français, sur deux colonnes. Brisson y décrit quinze cents espèces. Les planches, au nombre de plus de deux cent vingt, contiennent cinq cents oiseaux, dessinés et gravés en taille-douce par Martinet, dont trois cent cinquante ne l’avaient jamais été, et, de ces derniers, trois cent vingt n’avaient pas même été décrits. Le plus grand nombre était conservé dans le cabinet de Réaumur. L’auteur a suivi la manière de Linné pour les descriptions, quoiqu’il n’ait pas adopté en entier sa classification. Cette ornithologie, faite absolument dans le genre didactique, et dénuée de détails et d’agréments dans le style, était l’ouvrage le plus complet, par rapport au nombre des espèces, avant que parût l’Histoire des oiseaux de Buffon.

Planche extraite de l'Ornithologie de Brisson (1760)

Planche extraite de l’Ornithologie de Brisson (1760)

Mathurin Brisson a également écrit : Histoire de l’électricité, traduite de Priestley, (1771). Dans les notes qu’il y inséra, il défendit l’abbé Nollet, et tâcha de soutenir sa théorie sur l’électricité ; il attaqua Franklin, principal auteur de celle qui y était opposée, et voulut rabaisser Priestley ; mais dans ses cours publics, comme professeur, tout en défendant pied à pied la théorie de l’abbé Nollet, qu’il ne voulait pas abandonner, il fut assez impartial pour exposer clairement celle qui la remplaçait, faire connaître et discuter les principes et les faits sur lesquels elle est établie.

On a encore de lui un Dictionnaire raisonné de physique en 2 volumes (1781) ; Observations sur les nouvelles découvertes aérostatiques, et sur la probabilité de pouvoir diriger les ballons (1784) ; Pesanteur spécifique des corps (1787) : ce tableau volumineux, contient le résultat d’un très grand nombre d’expériences faites avec beaucoup de précision. Il constituait à l’époque un livre classique pour les physiciens et les minéralogistes, et on le regardait alors comme le plus important des ouvrages de Brisson. Mentionnons encore Instruction sur les nouveaux poids et mesures (1799) ; Principes élémentaires de l’histoire naturelle et chimique, des substances minérales (1797) ; Éléments ou Principes physico-chimiques (1800) ; Instruction sur les poids nouveaux comparés aux mesures et poids anciens (1800).

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