LA FRANCE PITTORESQUE
Monstrum horrendum, informe, ingens,
cui lumen ademptum
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Publié le mardi 21 juin 2016, par Redaction
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Monstre horrible, affreux, énorme, privé de la lumière (VIRGILE, Énéide, liv. III, v. 658)
 

Portrait du cyclope Poyphème, auquel Ulysse avait crevé l’œil après l’avoir enivré.

Les poètes latins, dont la langue est plus riche que la nôtre, sont remplis de vers d’une harmonie imitative, qui ont été admirés et cités par les écrivains du siècle d’Auguste. Tel est le vers de Virgile ; prononcé en faisant sonner l’u à la manière des Romains, il devient, si l’on peut s’exprimer ainsi, un vers monstrueux.

« — Hélas ! monseigneur, dit Bautru, si vous écriviez contre tous ceux qui se raillent de vous et de vos ouvrages, les jours et les nuits ne vous pourraient suffire, et votre plume se lasserait plus vite que la langue des plaisants. Ne faudrait-il pas une mer d’encre pour y noyer la critique ? — La critique ! s’écria Balzac en se redressant avec dédain, elle est pour moi telle que le cyclope Polyphème : Monstrum horrendum, informe, ingens, cui lumen ademptum. » (JACOB)

« Après le discours violent de Clifford, qui traita la résistance des Communes d’atroce, d’infâme, d’illégale, la nommant monstrum horrendum, ingens, Ashley se leva. » (Philarète CHASLES)

« Avec ce Marat, il a fait tout ce qu’on pouvait faire, une immondice. Par grâce et par pitié, ne touchons pas à ces héros en bonnet rouge ; Homère et Virgile compromettraient leur toute puissance à cette œuvre de ténèbres : Monstrum horrendum, informe, ingens, cui humen ademptum. » (Jules JANIN)

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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