LA FRANCE PITTORESQUE
In petto
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Publié le vendredi 27 mai 2016, par Redaction
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Intérieurement, dans le secret de la pensée
 

Locution empruntée à la langue italienne.

« Avec Broussais, la phrénologie retomba pour ne plus se relever ; il est permis de constater historiquement, tout en respectant certaines convictions conservées in petto par quelques médecins, que le système de Gall est définitivement exclu du sanctuaire de la science. » (L&nbqp;PEISSE, La Médecine et les Médecins)

« Cependant, à son premier concours et malgré tout l’éclat qu’il avait jeté, Boitard ne fut pas nommé professeur ; il était si jeune, que l’école de droit se le réservait, comme on dit que certains papes nommaient in petto leur neveu cardinal. » (Jules JANIN)

« Inamovible basse-taille des chœurs de l’Opéra, prêt à y devenir soldat, arabe, prisonnier, sauvage, paysan, ombre, patte de chameau, lion, diable, génie, eunuque noir ou blanc, toujours prêt à pousser d’invariables cris, à se taire, à chasser, à se battre, à représenter Rome ou l’Égypte, mais toujours in petto mercier. » (BALZAC)

« La Gazette nous faisait répandre en public des torrents de larmes sur la chute de Louis-Philippe, parce que nous avons regretté le gouvernement parlementaire. Elle ne parle plus aujourd’hui que de nos larmes secrètes. Est-ce dans le sein de la Gazette que nous les avons répandues ? Comment sait-elle que nous pleurons in petto ? A-t-elle le don de double vue ? A-t-elle pénétré dans l’intérieur de nos familles ? » (Émile DE LA BÉDOLLIÈRE)

« L’esclavage est une question qui appartient en toute propriété à M. Granier de Cassagnac ; il y a vingt ans qu’il la soigne, qu’il l’arrose, qu’il la cultive, qu’il l’échenille, ce bon jardinier, dans la serre chaude de sa pétulante rhétorique. M. Granier aime l’esclave, comme il aime le bifteck, et le plus grand grief qu’il reproche in petto à la Révolution de Février, c’est d’avoir sauté à pieds joints par-dessus les textes de saint Augustin, de saint Basile, de saint Jean Chrysostome, en décrétant l’affranchissement des esclaves dans les colonies françaises. » (Edmond TEXIER)

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Tous droits réservés. Reproduction interdite. N° ISSN 1768-3270.

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